Guerre Chine Philippines
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Guerre en mer de Chine : Pékin et Manille se rapprochent d’un conflit armé


Une escalade navale inquiétante dans une région cruciale pour le commerce mondial

Depuis plusieurs mois, les incidents se multiplient entre la Chine et les Philippines dans les eaux disputées de la mer de Chine méridionale. Récifs sablonneux, atolls isolés et bases navales de fortune deviennent le théâtre d’un affrontement de plus en plus risqué entre deux puissances aux visions opposées de la souveraineté maritime. Alors que le monde observe avec inquiétude les menaces chinoises à l’égard de Taïwan, une autre poudrière s’embrase au sud, aux portes d’un allié stratégique des États-Unis.

Guerre Chine Philippines
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Une lutte pour le contrôle des îles et des zones économiques exclusives

La région disputée comprend notamment les îles Spratleys et le banc de Scarborough, deux archipels revendiqués à la fois par la Chine, les Philippines, le Vietnam, la Malaisie et Brunei. Pékin s’appuie sur la doctrine controversée de la « ligne en neuf traits », une délimitation maritime unilatérale datant des années 1940, que la Cour permanente d’arbitrage de La Haye a déclarée illégale en 2016, au profit des Philippines.

Malgré cette décision internationale, la Chine continue d’étendre ses activités militaires et paramilitaires dans la zone, installant des bases sur des récifs artificiels, envoyant des navires de guerre et déployant sa garde-côtière dans une stratégie de harcèlement progressif.


Des incidents de plus en plus violents : collisions, lasers et canons à eau

En 2024 et 2025, les affrontements entre les deux marines se sont intensifiés. À plusieurs reprises, des navires philippins ont été percutés, aveuglés par des lasers militaires chinois ou ciblés par des jets d’eau à haute pression. Le navire BRP Teresa Magbanua a été gravement endommagé en août 2024 après avoir été délibérément percuté près du récif de Sabina. Plus récemment, des vidéos ont montré des navires chinois utilisant la force contre des bateaux civils philippins dans les eaux proches du banc de Scarborough, occupé par Pékin depuis 2012.

Ces tactiques s’inscrivent dans une stratégie de pression décrite comme « guerre hybride maritime », documentée par des analyses du CSIS (Center for Strategic and International Studies).


Sandy Cay : symbole de la souveraineté disputée

Dernier épisode en date : la bataille symbolique pour Sandy Cay, un ensemble de bancs de sable situé à moins de 200 kilomètres de la côte philippine. Après que des garde-côtes chinois ont été photographiés brandissant un drapeau rouge à cinq étoiles sur le site, les forces philippines ont répondu en y hissant leur propre drapeau, déclenchant une condamnation virulente de Pékin.

Le lieu, proche de l’île Thitu (Pag-asa), est devenu un baromètre de la détermination philippine à ne plus céder face à ce qu’elle qualifie d’« impérialisme maritime chinois ».


L’ombre d’un conflit mondial : un effet domino possible

La situation dépasse le simple cadre régional. La mer de Chine méridionale représente plus de 2 000 milliards de dollars d’échanges commerciaux annuels et abriterait d’importantes réserves d’hydrocarbures. Pour la Chine, le contrôle de cette mer permettrait non seulement de sécuriser ses routes maritimes, mais aussi de remettre en cause la présence américaine dans le Pacifique.

C’est pourquoi Washington a renforcé ses liens militaires avec les Philippines via l’accord EDCA, autorisant l’accès élargi à plusieurs bases stratégiques. Des patrouilles conjointes avec le Japon, l’Australie et les États-Unis sont désormais régulières, visant à endiguer l’expansion chinoise.


Les tactiques de la « zone grise » : dominer sans guerre ouverte

Selon plusieurs analystes, la Chine applique une stratégie dite de zone grise, où elle maximise son influence sans franchir le seuil d’une guerre conventionnelle. Le chercheur Euan Graham, de l’Australian Strategic Policy Institute, souligne que cette méthode vise à user la résistance des plus petits pays par des actions continues mais en dessous du seuil d’un conflit armé.

« Par une utilisation coordonnée de ses ressources civiles et militaires, la Chine est parvenue à imposer un contrôle de fait sur de vastes portions de la mer de Chine méridionale », affirme-t-il dans une analyse publiée par la Prospect Foundation.


Et maintenant ? Une ligne rouge de plus en plus floue

Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a plusieurs fois affirmé que son pays ne reculerait pas. Le commandant de la marine philippine a récemment déclaré : « Nous ne quitterons pas le récif de Second Thomas, peu importe l’intimidation. »

Mais chaque collision, chaque incident rapproche un peu plus les deux nations du point de non-retour. Et dans une région où le moindre faux pas pourrait provoquer l’entrée en jeu des États-Unis, la question n’est plus de savoir s’il y aura une crise, mais quand.


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