Trump autorise à nouveau la pêche commerciale dans un sanctuaire marin du Pacifique : vers une régression écologique ?

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Le sanctuaire des îles éloignées du Pacifique menacé par un décret présidentiel aux lourdes conséquences

 

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1. Un décret qui rompt avec deux décennies de protection environnementale

2. Le sanctuaire des îles du Pacifique : un trésor de biodiversité menacé

3. Les arguments économiques avancés par l’administration Trump

4. Des scientifiques et ONG vent debout contre cette mesure

5. La déréglementation environnementale comme doctrine politique

6. Quels impacts à moyen et long terme sur les écosystèmes marins ?


Un décret qui rompt avec deux décennies de protection environnementale

Le 17 avril 2025, Donald Trump a signé un décret présidentiel autorisant à nouveau la pêche commerciale dans le sanctuaire marin des îles éloignées du Pacifique, annulant de fait les restrictions imposées depuis 2009 puis renforcées en 2014. Cette décision suscite l’indignation d’une large partie de la communauté scientifique et environnementale.

Le Pacific Remote Islands Marine National Monument, créé par George W. Bush et agrandi par Barack Obama, couvre une superficie de plus de 1,2 million de kilomètres carrés dans le Pacifique central. Cette zone protégée interdit depuis plus d’une décennie toute activité extractive industrielle, qu’il s’agisse de pêche commerciale ou d’exploration minière. En rompant avec cet héritage, Donald Trump prétend vouloir « rendre justice » aux pêcheurs américains, contraints selon lui d’opérer dans des eaux internationales de plus en plus dominées par des flottes étrangères.


Le sanctuaire des îles du Pacifique : un trésor de biodiversité menacé

Ce sanctuaire regroupe sept îles et atolls inhabités — Wake, Johnston, Jarvis, Howland, Baker, Kingman Reef et Palmyra — et constitue l’un des derniers espaces océaniques encore quasi intacts de la planète. Ces îles forment des écosystèmes marins parmi les plus riches de la planète, abritant des récifs coralliens vierges, des forêts d’algues, des lagons isolés, et une faune exceptionnelle : tortues vertes, requins de récif, raies mantas, cétacés migrateurs et oiseaux de mer endémiques.

Selon une étude publiée dans Science Advances (2017), les zones marines intégralement protégées présentent une biomasse de poissons jusqu’à 670 % plus élevée que les zones partiellement protégées. Ces sanctuaires jouent également un rôle crucial dans la lutte contre l’effondrement de la biodiversité marine, en servant de zones refuges face à l’augmentation des températures, à l’acidification des océans et à la pollution plastique.

Le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) indique que ce sanctuaire abrite également plusieurs espèces en danger critique d’extinction, comme le Sula granti (fou à pieds bleus) ou certaines variétés de coraux hermatypiques particulièrement sensibles aux hausses de température source NOAA.


Les arguments économiques avancés par l’administration Trump

Dans son allocution, Donald Trump a justifié cette décision par une volonté de revitaliser l’économie halieutique américaine, accusant les anciennes administrations d’avoir bridé une industrie pourtant essentielle dans certains États côtiers. Selon lui, l’interdiction de pêcher dans cette vaste zone contraint les pêcheurs américains à opérer dans des conditions de plus en plus précaires, notamment face à la concurrence des flottes chinoises, coréennes ou taïwanaises, parfois fortement subventionnées et faiblement régulées.

L’administration entend également étudier la possibilité d’émettre des permis de pêche à des navires commerciaux, y compris étrangers, pour le transport ou la transformation du poisson capturé par des navires américains. Cette mesure, bien qu’encore floue dans sa mise en œuvre, inquiète les ONG environnementales, qui y voient une brèche dans la souveraineté écologique américaine.


Des scientifiques et ONG vent debout contre cette mesure

Les critiques n’ont pas tardé à affluer. Des voix majeures de la communauté scientifique, comme Sylvia Earle (exploratrice océanographique et ancienne scientifique en chef de la NOAA), alertent sur les conséquences irréversibles de cette ouverture. Elle déclare dans National Geographic que cette décision « sabote des décennies de travail de préservation marine basé sur des preuves scientifiques solides »

De son côté, The Pew Charitable Trusts, acteur majeur de la conservation maritime mondiale, rappelle que les sanctuaires intégralement protégés constituent des zones tampons indispensables contre l’effondrement des stocks de poissons mondiaux voir rapport.

Enfin, Greenpeace USA souligne que permettre la pêche commerciale dans cette zone fragilise non seulement la biodiversité, mais réduit aussi la capacité de ces écosystèmes à capturer du dioxyde de carbone — un levier sous-estimé dans la lutte contre le changement climatique.


La déréglementation environnementale comme doctrine politique

Cette décision s’inscrit dans une série d’initiatives visant à démanteler les protections environnementales mises en place au cours des vingt dernières années. Sous la bannière d’une « simplification administrative » et d’un « patriotisme économique », Donald Trump continue d’appliquer une doctrine de déréglementation systématique, déjà observée lors de son premier mandat, notamment à travers la remise en cause des normes de l’Environmental Protection Agency (EPA).

Le décret en question demande expressément que toutes les lois et règlements fédéraux restreignant la pêche commerciale dans cette zone soient soit abrogés, soit révisés, ce qui pourrait ouvrir la porte à d’autres types d’exploitation, notamment minière, sous couvert d’intérêt national ou économique.


Quels impacts à moyen et long terme sur les écosystèmes marins ?

Les effets d’une réouverture à la pêche commerciale pourraient être visibles en quelques mois à peine. La fragilité des écosystèmes insulaires, la lenteur du renouvellement des populations de certaines espèces et l’effet de réseau écologique entre atolls font que l’impact d’une surpêche dans une zone restreinte peut avoir des conséquences à l’échelle du bassin Pacifique.

Les chercheurs du Center for Ocean Solutions de l’Université de Stanford rappellent que la résilience d’un écosystème dépend largement de son niveau de protection initial. Or, cette zone était jusqu’alors considérée comme un modèle de conservation préventive, et non curative.

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