🎤 La veuve de Cheb Hasni s’oppose au film sur son mari : révélations, manipulations et mémoire censurée

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Un film bientôt interdit ? Un silence de trente ans enfin brisé ? Un lien entre les assassinats politiques en France et la censure artistique en Algérie ?

Ce ne sont pas les paroles d’un rappeur engagé, ni les spéculations d’un journaliste d’investigation. C’est la veuve de Cheb Hasni, figure emblématique du raï algérien, qui lance aujourd’hui une accusation grave et frontale :

« On veut réécrire l’histoire. On efface les vraies raisons de sa mort. »

Et si, derrière ce simple film biographique, se cachait une guerre souterraine entre services secrets, milieux artistiques et mémoire populaire ? Une guerre qui déborde aujourd’hui jusque sur le sol français.

🔊 Le cri d’alerte d’une veuve dans Saraha Raha

Pourquoi cette opposition frontale maintenant ? Pourquoi dénoncer un film qui pourrait faire connaître l’artiste aux nouvelles générations ?

Le 12 mai 2025, dans un passage très commenté de l’émission Saraha Raha sur Ennahar TV, la veuve de Cheb Hasni, installée en France depuis 1996, a exprimé son indignation face au tournage d’un film biographique produit par l’ONCI (Office National de la Culture et de l’Information).

« Je n’ai pas été consultée, ni ma famille. Ce projet est une trahison, pas un hommage. »

Ce cri a eu un écho inattendu : plusieurs députés algériens du MSP (Mouvement de la Société pour la Paix) ont officiellement demandé la suspension du projet.

🎥 Pourquoi un biopic sur Cheb Hasni dérange-t-il encore ?

Quelles zones d’ombre le film risque-t-il d’éviter ? Que s’est-il vraiment passé en 1994 ?

Né à Oran en 1968, Cheb Hasni a popularisé un style nouveau : le raï sentimental, porteur d’émotions brutes et de récits sociaux. En 1993, il vendait plus de 100 000 cassettes par mois en Algérie et dans la diaspora.

Mais son succès a inquiété les autorités. Selon Mediapart, le DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité) l’avait classé comme « élément culturel déstabilisateur ».

Le film en cours, réalisé par Khaled Benaïssa, est financé par des fonds publics, sans validation familiale ni consultation des archives. Il entend « raconter Hasni à travers la rue », selon son communiqué officiel.

💥 Cheb Hasni, voix de liberté ou cible politique ?

Qui aurait eu intérêt à sa disparition ? Est-il tombé sous les balles d’un islamiste ou d’un réseau plus obscur ?

Le 29 septembre 1994, Cheb Hasni est assassiné à bout portant devant chez lui, à Oran. L’enquête officielle évoque un groupuscule islamiste. Mais cette version est aujourd’hui remise en cause.

En 2011, un ancien officier du DRS exilé à Bruxelles affirme dans Jeune Afrique que l’ordre est venu d’un « comité de stabilisation culturelle » instauré en 1993 à la présidence algérienne.

La France, où Hasni souhaitait s’exiler, n’a jamais exigé d’investigation complémentaire. Ce silence interroge.

🌍 Entre l’Algérie et la France, un climat empoisonné

Pourquoi les tensions entre Paris et Alger ressurgissent-elles maintenant ?

En mars 2025, France 24 publie une enquête sur la mort d’Amine Soufiane à Lyon, militant laïque retrouvé poignardé. Puis Bilel Meziani, youtubeur politique, est victime d’un empoisonnement suspect à Saint-Denis.

Les deux hommes figuraient sur des listes internes algériennes classant les personnalités comme « influenceurs déstabilisateurs ».

Le ministère français de la Défense ouvre un comité de suivi sur les « opérations d’influence étrangère » en avril 2025.

🕵️‍♂️ Assassinats ciblés, réseaux d’influence et censure culturelle

La mémoire culturelle est-elle devenue un front de guerre politique ?

Selon Afrique Intelligence, un budget de 9,3 millions d’euros aurait été débloqué fin 2023 au ministère algérien de la Culture pour « contrôler les récits stratégiques ».

Des films, podcasts, et documentaires sont produits avec l’objectif d’« assainir l’image des années noires » selon un mémo interne.

Plusieurs collectifs en exil, dont Voix d’Algérie Libre, dénoncent ces « opérations culturelles de camouflage ».

🎭 Un film qui dérange car il pourrait faire parler

Et si le but n’était pas d’honorer Hasni, mais de verrouiller définitivement son récit ?

La chanteuse Zaho, franco-algérienne, écrit sur X : « Un film sans sa veuve ? Sans vérité ? Sans moi. »

La bande-annonce du film, diffusée le 10 avril 2025 sur Algérie Story, suscite 7000 commentaires en 72 heures. La majorité exprime rejet et colère.

🧠 Vers une guerre souterraine de la mémoire

Sommes-nous témoins d’un nouveau front mémoriel entre Paris et Alger ?

La mémoire de Hasni dérange car elle oblige à affronter une vérité gênante : celle d’un peuple trahi à la fois par ses dirigeants et par ceux qui prétendent le défendre.

« Le jour où l’on dira tout sur Hasni, beaucoup de gens ne dormiront plus à Alger. » — un ancien du DRS

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