Pourquoi Israël ne parvient toujours pas à vaincre le Hamas ?

Le Hamas utilisait des marteaux-piqueurs électriques ou pneumatiques pour creuser des tunnels.
Le Hamas utilisait des marteaux-piqueurs électriques ou pneumatiques pour creuser des tunnels.

Analyse d’une guerre asymétrique moderne en 10 niveaux de tunnels

Temps de lecture : 12 minutes



1. Un objectif clair mais insaisissable

Depuis les attaques du 7 octobre 2023, l’armée israélienne a lancé une offensive de grande ampleur. Objectif : éradiquer le Hamas après le massacre de plus de 1 200 civils israéliens.

Mais malgré des milliers de frappes aériennes, l’organisation islamiste tient bon. Selon le INSS, « toute destruction militaire est rendue caduque si l’idéologie et la structure asymétrique subsistent ».

Guerre des tunnels palestiniens dans la bande de Gaza
Guerre des tunnels palestiniens dans la bande de Gaza

2. La métamorphose tactique du Hamas

Après avoir perdu plusieurs de ses dirigeants, dont Marwan Issa et Saleh al-Arouri, le Hamas a pivoté vers une guerre de type guérilla. Il s’est inspiré de modèles comme le Viet Cong.

Désormais, les combats sont menés par des groupes cloisonnés, autonomes, mobiles et enracinés dans le tissu urbain, ce qui les rend presque indétectables pour Tsahal.

3. La cellule autonome, nouvelle unité de combat

Chaque unité agit indépendamment, souvent sans coordination directe avec le commandement central. Cela permet une résilience maximale.

Comme le souligne le Crisis Group, « le Hamas n’a plus besoin de quartier général pour fonctionner, son modèle est viral ». Des embuscades, IED, snipers et raids éclairs forment le quotidien du conflit.

4. Une industrie d’armement souterraine et résiliente

Malgré la destruction de nombreuses usines, le Hamas parvient à relancer une production rudimentaire d’armes à partir de matériaux recyclés, parfois issus de bombes israéliennes non explosées.

Le chercheur Tal Lev-Ram note : « la majorité des roquettes lancées en 2024 sont d’origine artisanale, mais elles maintiennent une pression psychologique constante sur Israël ».

5. La survie grâce à un « métro » de tunnels

Avec plus de 500 km de galeries souterraines, réparties sur jusqu’à 8 niveaux, les tunnels permettent aux combattants de surgir, frapper puis disparaître sous terre.

Ces structures, renforcées par des arcs en béton, comportent des dortoirs, dépôts de carburant, systèmes de ventilation et même des salles de commandement. Une vraie « ville souterraine » documentée par Al Monitor.

6. Le soutien international : l’ombre de Téhéran

Face à l’asphyxie de la contrebande via le Sinaï, le Hamas s’appuie davantage sur l’Iran. Ingénierie, plans de drones, composants pour missiles : Téhéran est devenu une arrière-base technique.

Selon The Washington Institute, des transferts de savoir-faire auraient permis de développer localement des copies du drone « Ababil » et du missile « Fajr-5 ».

7. La guerre psychologique par les roquettes artisanales

Fabriquées à partir de sucre fondu, de nitrate de potassium et de tuyaux en PVC, ces roquettes sont rudimentaires mais déstabilisantes.

Le système d’alerte « Tséva Adom » se déclenche à chaque tir, perturbant le quotidien des civils. C’est une guerre de l’endurance plus que de la précision.

8. Une stratégie antichar adaptée aux défaillances israéliennes

Les tanks Merkava sont protégés par le système Trophy. Mais les combattants ciblent l’arrière ou le dessous de la tourelle, là où la vulnérabilité est maximale.

Des RPG sont tirés à très courte distance pour contourner les contre-mesures électroniques. Une tactique documentée par l’armée israélienne elle-même.

9. Un système de commandement déconnecté mais efficace

Les communications dans les tunnels se font via un réseau de téléphones filaires, évitant tout signal numérique traçable.

Cette méthode, inspirée de la logistique du Hezbollah au Liban, permet au Hamas de rester opérationnel malgré la coupure d’Internet ou les brouillages GPS.

10. Vers une impasse militaire durable ?

Malgré la destruction de nombreux sites, le Hamas continue de frapper. Son objectif n’est plus la victoire, mais la survie prolongée.

Selon Carnegie Endowment, « le conflit est entré dans une logique d’attrition asymétrique, où la puissance militaire devient inefficace face à la dissémination stratégique ».


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