En 1973, l’écrivain français Jean Raspail publiait un roman qui allait devenir une bombe à retardement: Le Camp des Saints. Pas une prophétie, disait-il — mais une « vision ». Aujourd’hui, en 2025, alors que l’Europe continue de faire face à des flux migratoires massifs malgré une récente baisse, que les villes croulent sous la pression logistique et que le débat public s’enlise dans la peur ou la culpabilité, cette fiction apocalyptique résonne avec une troublante actualité. Et si ce n’était plus de la littérature… mais du constat ? Ce livre dystopique sur l’immigration massive en Europe préfigure les défis actuels des politiques migratoires de l’UE, incluant les conséquences de l’immigration illégale sur les sociétés européennes.
Quand les frontières deviennent des passoires : Flux migratoires sans précédent en Europe
Le roman dépeint une flotte de migrants pauvres voguant vers la France, accueillie non par des canons, mais par des larmes de compassion. Cinquante ans plus tard, les embarcations ne viennent plus d’Inde, mais du Soudan en guerre, d’Haïti en chaos, ou d’Afghanistan sous les talibans. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon Frontex, les entrées irrégulières dans l’UE ont atteint des niveaux records ces dernières années, avec près de 420 000 en 2024. En 2025, bien que les données préliminaires indiquent une baisse de 22 % pour les neuf premiers mois, atteignant 133 400 détections, la pression reste intense sur les routes migratoires clés. Cette diminution relative ne masque pas les défis persistants de la gestion des flux migratoires en Europe.
À Lampedusa, les arrivées ont doublé en un an auparavant, et les îles continuent d’être un hotspot pour l’immigration illégale vers l’Italie. Aux îles Canaries, plus de 50 000 personnes ont débarqué en 2024, souvent après des traversées périlleuses de 10 jours dans des embarcations de fortune, et les tendances se poursuivent en 2025 malgré les efforts de contrôle. Et en Grèce, malgré les murs, les drones et les accords bilatéraux, les passages via la Thrace orientale ne cessent d’augmenter, illustrant les limites des mesures de sécurisation des frontières extérieures de l’UE.
La paralysie morale, version 2025 : Ethno-masochisme et honte civilisationnelle
Raspail ne craignait pas les envahisseurs — il redoutait la honte. Celle qui pousse une civilisation à s’excuser d’exister. En 2025, cette honte s’est institutionnalisée, souvent qualifiée d’ethno-masochisme par certains intellectuels comme Alain de Benoist ou dans les débats sur le grand remplacement. L’ethno-masochisme désigne cette forme de haine de soi ethnique et culturelle qui incite les sociétés européennes à prioriser l’accueil inconditionnel des migrants au détriment de leur propre identité et sécurité, comme une auto-flagellation collective face à un passé colonial ou des inégalités mondiales.
En Allemagne, critiquer la politique migratoire de 2015 reste un tabou dans les cercles médiatiques dominants, même si le pays compte désormais plus de 2 millions de demandeurs d’asile en attente, exacerbant les tensions sociales liées à l’intégration des migrants. En France, les préfectures ferment leurs guichets, non par choix, mais par saturation — et les élus locaux, de droite comme de gauche, murmurent ce que personne n’ose dire publiquement : « On ne peut plus accueillir tout le monde. » Ce silence imposé renforce l’ethno-masochisme, où critiquer l’immigration massive est perçu comme une trahison des valeurs humanistes européennes.
Pire : tenter de le dire, c’est risquer d’être accusé de « discours de haine ». Le langage lui-même est devenu un champ de mines. On ne parle plus de « clandestins », mais de « personnes en mobilité ». On ne parle plus de « sécurité », mais de « vivre-ensemble ». Une sémantique qui, sous couvert de bienveillance, désarme le débat démocratique sur les conséquences de l’immigration illégale en Europe et perpétue cet ethno-masochisme qui mine la cohésion sociale.
L’Europe qui se délite, quartier par quartier : Conséquences de la migration massive sur les sociétés européennes
Le vrai drame ne se joue pas aux frontières — il se joue dans les rues. À Malmö (Suède), la police a cessé de patrouiller certains quartiers, jugés « trop dangereux », illustrant les défis d’intégration et de sécurité liés aux flux migratoires. À Bruxelles, des écoles publiques comptent désormais moins de 5 % d’élèves d’origine belge, soulignant les transformations démographiques rapides dues à l’immigration. À Paris, des squats insalubres abritent des milliers de migrants, tandis que les riverains se sentent abandonnés, face à une désintégration sociale progressive.
Ce n’est pas une « invasion » au sens militaire — c’est une désintégration par défaut. Personne ne prend le pouvoir. Personne ne déclare la guerre. Mais les règles communes s’effritent, les services publics cèdent, et les communautés se replient. Exactement comme le décrivait Raspail : non pas un assaut, mais un abandon. Cet ethno-masochisme amplifie le phénomène, en décourageant toute mesure ferme pour préserver l’identité culturelle européenne face à ces changements.
Et pourtant, l’Europe résiste — à sa manière : Politiques migratoires UE 2025 et efforts de contrôle
Il serait injuste de peindre un tableau entièrement noir. En 2024, l’Union européenne a adopté un nouveau pacte sur la migration, visant à accélérer les retours et à renforcer les frontières, avec des impacts visibles en 2025 comme la baisse des entrées irrégulières. L’Italie de Giorgia Meloni a signé des accords avec la Tunisie pour bloquer les départs, réduisant les flux sur la route méditerranéenne centrale. La Pologne a construit un mur de 185 km avec la Biélorussie — efficace à 99 %, selon Varsovie, démontrant l’efficacité de certaines mesures contre l’immigration illégale.
Mais ces mesures restent fragmentées, souvent contestées, et surtout… trop tardives. Car le vrai défi n’est plus logistique — il est existentiel. Une société peut gérer des flux migratoires. Mais peut-elle survivre sans croire en ce qu’elle est ? L’ethno-masochisme, en sapant cette confiance, complique encore plus la mise en œuvre de politiques migratoires équilibrées en Europe.
La prophétie n’était pas dans les bateaux, mais dans le regard — Ethno-masochisme et survie civilisationnelle
Le Camp des Saints n’a pas prédit l’avenir. Il a révélé une faiblesse : celle d’une civilisation qui, un jour, cesserait de se défendre non par peur de l’autre, mais par dégoût d’elle-même, un ethno-masochisme profond qui imprègne les débats sur l’immigration en Europe. En 2025, ce n’est plus un roman. C’est un miroir. Et ce qu’il nous renvoie n’est ni rassurant, ni simple — mais il mérite d’être regardé, sans détour, sans haine, et sans mensonge.
Car la vraie question n’est plus : « Est-ce que ça arrive ? » Mais : « Voulons-nous encore exister ? » Dans ce contexte de crise migratoire européenne 2025, affronter l’ethno-masochisme est essentiel pour repenser les politiques d’immigration et préserver l’avenir de l’UE

