Selon des sources issues de l’opposition russe, des images du supposé fils cadet de Vladimir Poutine, âgé de dix ans, ont récemment fuité en ligne. Ce garçon, identifié sous le nom d’Ivan Vladimirovitch Poutine, serait le fruit de la relation du président russe avec l’ex-championne olympique Alina Kabaeva.
Une information relayée par le canal VChK-OGPU
Les clichés proviendraient du canal Telegram VChK-OGPU, réputé pour ses liens avec des anciens membres des services de sécurité russes. Ce média alternatif, régulièrement censuré par les autorités du Kremlin, affirme que l’enfant vivrait une existence recluse, constamment entouré de précepteurs, de nourrices et de gardes du corps.
« Il communique peu avec d’autres enfants, passe tout son temps dans un univers sécurisé et surveillé », précise VChK-OGPU.
Selon leurs informations, Ivan aurait également un frère cadet, Vladimir Junior, âgé de quatre ans, qui n’apparaît pas sur les photos diffusées.
Une rumeur persistante, jamais confirmée
Depuis plus d’une décennie, des rumeurs circulent autour de la relation entre Vladimir Poutine, 71 ans, et Alina Kabaeva, 41 ans. Malgré de nombreuses enquêtes indépendantes – notamment celles du Dossier Center, fondé par l’opposant Mikhaïl Khodorkovski – le Kremlin a toujours nié toute relation ou descendance entre les deux personnalités.
Pourtant, dans une session de questions-réponses télévisée en décembre 2024, Poutine a évoqué « ses petits » avec un sourire ambigu, parlant des contes russes qu’il appréciait « regarder avec eux ». Une rare allusion perçue par certains analystes comme une confirmation indirecte.
Un mode de vie hors normes
D’après l’enquête du Dossier Center, les deux enfants mèneraient une vie quasi princière dans l’un des domaines ultra-sécurisés du président russe. Ils n’iraient pas à l’école et recevraient leur éducation à domicile, à la manière des enfants des tsars. Le personnel encadrant serait composé de citoyens étrangers, notamment des Sud-Africains recrutés pour enseigner l’anglais après que les gouvernantes britanniques et néo-zélandaises ont quitté la Russie au début de la guerre en Ukraine.
Ces révélations s’inscrivent dans un contexte où la vie privée de Vladimir Poutine est farouchement protégée. Le président russe a déjà déclaré à plusieurs reprises : J’ai une vie privée dans laquelle je n’autorise aucune ingérence. Cela doit être respecté.
Une famille fragmentée et secrète
Outre les enfants supposés avec Alina Kabaeva, Vladimir Poutine est connu pour avoir deux filles nées de son mariage avec Lioudmila Poutina : Maria Vorontsova, endocrinologue, et Katerina Tikhonova, directrice d’un institut de recherche. Il aurait également une fille illégitime, Luiza Rozova, issue d’une relation avec Svetlana Krivonogikh, une ancienne femme de ménage devenue multimillionnaire. Cette dernière détient aujourd’hui des parts dans la banque Rossiya et possède un club de strip-tease à Saint-Pétersbourg, comme l’a révélé Proekt Media.
Pourquoi ces révélations maintenant ?
Le timing de cette fuite intrigue. La chaîne Telegram VChK-OGPU a été supprimée peu avant la publication des images, sans explication officielle. Selon certains observateurs russes, cette suppression serait une tentative des autorités pour bloquer les révélations compromettantes.
Le média affirme néanmoins que l’intérêt public légitime autour du train de vie luxueux de ces enfants, financé indirectement par l’État russe, justifie leur publication partielle. Le journal Novaïa Gazeta Europe rappelle également que la législation russe sur la vie privée est très stricte et que toute allusion à la famille de Poutine peut entraîner des poursuites pour « atteinte à la dignité du chef de l’État ».
En France : un silence diplomatique
Jusqu’à présent, le Quai d’Orsay ne s’est pas exprimé sur ces révélations. Le sujet reste sensible dans les relations franco-russes, d’autant plus dans un contexte de tensions prolongées depuis l’invasion de l’Ukraine.
Un enjeu politique ?
Pour certains analystes, comme le politologue Tatiana Stanovaya (Carnegie Russia Eurasia Center), ces fuites pourraient être liées à une guerre d’influence interne au sein des cercles du pouvoir russe. Montrer Poutine sous un jour plus humain ou au contraire pointer l’écart entre ses discours de rigueur morale et sa vie privée peut servir plusieurs factions du régime.
Ressources externes
- Dossier Center : Les enfants cachés de Poutine
- Proekt Media : Enquête sur Krivonogikh
- Novaïa Gazeta Europe
- Le Monde – International
