Trump met en cause Ramaphosa sur le « génocide » des fermiers blancs

Des Afrikaners, victimes d’un « génocide » en Afrique du Sud à en croire Trump, sont arrivés aux États-Unis
Des Afrikaners, victimes d’un « génocide » en Afrique du Sud à en croire Trump, sont arrivés aux États-Unis

Alors que 59 réfugiés afrikaners viennent d’être accueillis aux États-Unis, Donald Trump entend faire de leur sort un enjeu diplomatique majeur. L’Afrique du Sud dément toute persécution.

Un climat diplomatique tendu

Donald Trump recevra mercredi prochain Cyril Ramaphosa à la Maison Blanche dans ce qui s’annonce comme l’une des confrontations diplomatiques les plus controversées de son second mandat. En toile de fond : les accusations de « génocide » contre les fermiers blancs sud-africains, une déclaration qui fait écho à un décret présidentiel signé en février, coupant toute aide américaine à Pretoria.

Selon le communiqué officiel, la réunion portera sur « des sujets bilatéraux, régionaux et mondiaux », mais personne n’ignore que la question raciale sera au cœur des échanges.

Les accusations de Trump : génocide ou rhétorique électorale ?

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Trump multiplie les attaques contre le gouvernement sud-africain. Il accuse Cyril Ramaphosa d’« alimenter » une violence ciblée envers les fermiers blancs et de mener des politiques « ouvertement racistes » à travers la réforme agraire sans compensation.

« Il y a un génocide en cours contre les agriculteurs blancs. Les médias mondiaux détournent les yeux. »

Une déclaration qui alimente la polémique, d’autant plus qu’elle intervient juste après l’arrivée de 59 réfugiés afrikaners à l’aéroport international de Dulles, en Virginie.

59 Afrikaners accueillis aux États-Unis

C’est une première : les États-Unis ont accueilli officiellement des réfugiés blancs sud-africains, dans le cadre d’un programme de relocalisation initié par l’administration Trump. L’objectif ? Offrir l’asile à des « victimes de discrimination raciale parrainée par le gouvernement ».

Le secrétaire d’État adjoint Christopher Landau a affirmé :

« Nous ne fermerons pas les yeux sur la persécution, peu importe la couleur de peau. »

Près de 70 000 Afrikaners auraient exprimé leur volonté de s’installer aux États-Unis, selon la Chambre de commerce sud-africaine aux USA.

La réforme foncière sud-africaine dans la tourmente

Au cœur des tensions : une loi signée en janvier par Ramaphosa, autorisant la saisie de terres privées sans compensation, visant à corriger les inégalités héritées de l’apartheid. Aujourd’hui, les agriculteurs noirs ne possèdent toujours qu’une minorité des meilleures terres agricoles du pays.

Ramaphosa défend cette réforme comme une mesure de justice sociale. Il a répliqué :

« Quand vous fuyez, vous êtes un lâche. Je parie qu’ils reviendront, car il n’y a pas de pays comme l’Afrique du Sud. »

Mais pour Trump et ses alliés, cette politique est injuste, discriminatoire et dangereuse.

Enjeux géopolitiques de la rencontre

Au-delà du clash idéologique, cette rencontre cristallise une rupture plus large entre Washington et Pretoria. Depuis mars, l’ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool a été expulsé des États-Unis après avoir accusé Trump de « sifflet à chien racial ». En représailles, les États-Unis ont qualifié ses propos de « provocation raciale ».

Le différend s’étend aussi au plan international : Trump reproche à l’Afrique du Sud d’avoir porté plainte contre Israël à la Cour internationale de justice, ce qu’il considère comme un affront envers un allié américain.

Réactions de Ramaphosa et perspectives

Cyril Ramaphosa se rendra aux États-Unis du lundi au jeudi prochain, avec pour ambition de « réinitialiser la relation stratégique » entre les deux pays. Il espère apaiser les tensions et rétablir un dialogue constructif.

Selon les analystes, la rencontre pourrait toutefois renforcer le discours populiste de Trump en vue des élections de mi-mandat, notamment auprès d’un électorat conservateur sensible aux questions identitaires et de propriété.

Une question plus large : vers une redéfinition de l’asile politique ?

L’accueil de réfugiés blancs soulève aussi une question inédite : le statut de persécution raciale peut-il être invoqué par des populations historiquement dominantes ? Une interrogation éthique, juridique et géopolitique majeure, qui pourrait redéfinir les critères de l’asile dans les années à venir.

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