Steve Witkoff : l’ami de Trump au cœur d’un réseau d’influences troubles

Steve Witkoff
Steve Witkoff

Dans les cercles du pouvoir et de l’immobilier new-yorkais, peu de noms suscitent autant d’ambivalence que celui de Steve Witkoff. Promoteur influent, ami intime de Donald Trump, et désormais figure controversée de la diplomatie parallèle américaine, Witkoff incarne une forme moderne de soft power opaque, à la frontière du lobbyisme, de l’opportunisme politique et de ce que certains experts n’hésitent plus à appeler des connexions mafieuses.


Un homme d’affaires devenu émissaire secret

En 2023, Donald Trump nomme Steve Witkoff envoyé spécial officieux sur le dossier russo-ukrainien, un poste sans précédent pour un promoteur sans aucune expérience diplomatique. Depuis, ses voyages répétés à Moscou et ses propositions de plans de paix favorables à Vladimir Poutine ont semé le doute jusque dans les rangs républicains.

Son plan présenté en mars 2025, qui suggérait de céder à la Russie les oblasts de Louhansk, Donetsk, Zaporijia et Kherson, a été vivement critiqué par Kyiv et par les diplomaties occidentales, le qualifiant de « capitulation masquée » (Reuters).


Une lettre qui dérange

Mais c’est un épisode plus ancien qui revient aujourd’hui hanter l’image de Steve Witkoff. En 2013, il rédige une lettre de recommandation en faveur de Anatoly Golubchik, mafieux russe condamné pour avoir dirigé une opération de paris illégaux à la Trump Tower. Ce réseau était relié au tristement célèbre Semion Mogilevich, souvent présenté par le FBI comme l’un des parrains les plus puissants de la planète.

Cette lettre, rendue publique lors du procès, a été qualifiée de « pièce centrale dans la stratégie de défense » de Golubchik. Witkoff dira plus tard qu’il l’a écrite à la demande d’un « ami commun », sans jamais nommer cet intermédiaire (The Real Deal).


Les avertissements de Samantha De Bendern

La chercheuse Samantha de Bendern, spécialiste des réseaux d’influence russes en Occident, a longuement étudié le cas Witkoff dans une série de publications académiques et éditoriales. Dans un article retentissant publié sur Desk Russie, elle affirme :

« Le cas Steve Witkoff illustre parfaitement l’infiltration douce d’agents d’influence dans les sphères de pouvoir occidentales, sans que leur loyauté ne soit jamais officiellement remise en question. »

De Bendern pointe également ses liens étroits avec l’oligarque américano-russe Len Blavatnik, mécène discret mais actif dans les réseaux trumpistes et les milieux énergétiques liés au Kremlin.


Des réunions en tête-à-tête avec Poutine

Autre source d’inquiétude : les rencontres répétées de Witkoff avec Vladimir Poutine à Moscou, parfois sans interprètes indépendants, ni témoins de l’ambassade. Une méthode jugée hautement risquée par plusieurs anciens diplomates interrogés par The Daily Beast.

Un conseiller républicain anonyme y déclare : « C’est un imbécile fini. Il ne comprend ni les codes diplomatiques ni les enjeux de sécurité nationale. »


L’inquiétant mélange des genres

Ce mélange explosif entre affaires immobilières, relations internationales, diplomatie parallèle et liens troubles avec des figures de l’ombre constitue un signal d’alarme. Steve Witkoff n’est pas un diplomate. Il est un homme d’argent, immergé dans un réseau où se croisent mafieux, oligarques, lobbyistes, et figures politiques. Le fait qu’un tel profil ait pu devenir l’un des négociateurs-clés du futur de l’Europe de l’Est en dit long sur l’état de dérèglement de la diplomatie occidentale contemporaine.

Et selon Samantha de Bendern : « Si Steve Witkoff agit dans l’intérêt des États-Unis, alors il est temps de redéfinir ce que signifie agir pour son pays. »

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