Au lendemain d’une , YouTube a supprimé la chaîne complotiste «Nana L’information Autrement», qui avait plus de 90 000 abonnés.
«Cette vidéo n’est plus disponible, car le compte YouTube associé a été clôturé», pouvait-on lire au moment d’écouter une des nombreuses vidéos sur la plateforme de Nadia Cioce.
Selon nos informations, la chaîne de cette résidente de Blainville a été supprimée vers midi.
YouTube / Capture d’écran
Luiza Staniec, porte-parole chez Google Canada, entreprise qui possède YouTube, n’était pas encore en mesure de confirmer ces informations au moment de publier ce texte.
- Écoutez la brève d’actualité avec Alexandre Moranville diffusée chaque jour en direct à 12h55 à QUB radio:
Notons que la leader du mouvement complotiste, qui a des adeptes aux quatre coins de la planète, partageait une panoplie de fausses nouvelles sur la gestion de la pandémie et même sur la fraude électorale.
Hier, le Journal révélait que contre «Nana L’information Autrement». Selon eux, son discours pouvait même amener des gens à «se radicaliser».
Deux autres chaînes
Jeudi matin, Nadia Cioce a publié une dernière vidéo où elle dénonçait notre article publié la veille.
Captures d’écran YouTube, Nana L’information Autrement
La leader complotiste a d’ailleurs invité dans cette séquence ses fans à s’abonner à ses deux autres pages sur YouTube, au cas où celle de «Nana L’information Autrement» serait supprimée.
Une de ces deux chaînes a aussi été supprimée jeudi par YouTube. «Ce compte a été clôturé en raison du non-respect des conditions d’utilisation de YouTube», pouvait-on lire.
Toutefois, le compte , où Nadia Cioce diffuse aussi des vidéos, est resté ouvert. En tout, cette chaîne compte plus de 25 000 abonnés.
Nos demandes d’entrevue avec «Nana L’information Autrement» ont encore été déclinées jeudi.
Morte en refusant le masque
Rappelons que Mme Cioce s’est retrouvée au cœur d’une controverse en novembre 2020.
Durant ce mois, elle a interviewé une mère de 6 enfants qui refusait catégoriquement de porter le masque pendant ses traitements de dialyse et est décédée, faute de soins appropriés.
Née avec une maladie rénale, la Québécoise Annick Cuillerier, a cessé fin novembre de se présenter à ses trois rendez-vous de dialyse hebdomadaires à l’hôpital Honoré-Mercier, en Montérégie.
Dans une entrevue accordée à la complotiste «Nana L’information Autrement», elle a expliqué refuser de se couvrir le visage pendant les quatre heures que durent la procédure parce qu’elle souffre de narcolepsie, un trouble du sommeil.
«On est comme des otages. Si tu veux ton traitement, tu dois faire ci ou ça», a-t-elle dénoncé, encouragée par Nadia Cioce durant cette entrevue de 30 minutes.
«Sans dialyse, il y en a qui décèdent en deux semaines, d’autres en un mois», a ajouté la femme de 48 ans, lucide quant aux conséquences de sa décision.
La malade consommait depuis «des immenses doses de vitamine C » et des graines germées pour se soigner.
Mme Cuillerier est finalement morte quelques semaines après son entrevue avec «Nana L’information Autrement».
Version contredite
Joint par Le Journal à l’époque, le CISSS de la Montérégie-Est a cependant une tout autre version de l’histoire.
À son dernier rendez-vous à l’hôpital, deux médecins ont rencontré la patiente récalcitrante face au masque et lui ont proposé de se faire dépister, ce qu’elle a aussi refusé.
« Les médecins trouvaient que ça n’avait aucun sens de mettre en péril sa santé pour ne pas porter le masque ou se faire tester », a rapporté Sylvain Dubé, porte-parole du CISSS de la Montérégie-Est.
Ces spécialistes lui ont expliqué l’impact de l’arrêt de la dialyse et ont insisté sur l’importance de les poursuivre.
Mais Annick Cuillerier était tellement déterminée qu’elle a demandé à se faire retirer son cathéter, ce que les docteurs lui ont fortement déconseillé.
« Si elle avait été prête à entendre les différentes solutions, elle aurait eu les traitements », se désole M. Dubé, qui estime que de nombreux accommodements lui ont été proposés.
Toutefois, le CISSS « ne peut pas prendre de chance», a-t-il souligné en 2020, surtout que les patients qui côtoyaient l’anti-masque sont immunosupprimés, tout comme elle.
