Le président Donald Trump a récemment ordonné l’expulsion immédiate de près d’un million de migrants ayant utilisé l’application CBP One pour entrer légalement aux États-Unis sous l’administration Biden. Cette décision marque un tournant significatif dans la politique migratoire américaine et soulève des questions sur les implications légales et humanitaires de telles mesures.
CBP One : Une brève présentation
Lancée en octobre 2020 par l’U.S. Customs and Border Protection (CBP), l’application mobile CBP One a été initialement conçue pour aider les entreprises de transport routier à planifier les inspections de cargaison. En janvier 2023, son utilisation a été étendue pour permettre aux migrants de prendre des rendez-vous pour des demandes d’asile, dans le but de réduire les traversées illégales et de gérer plus efficacement les flux migratoires à la frontière américano-mexicaine. Selon le New York Post, depuis son introduction, environ 936 500 migrants ont été autorisés à entrer aux États-Unis via cette application.
Changement de politique sous l’administration Trump
Dès son retour au pouvoir, l’administration Trump a mis fin à l’utilisation de l’application CBP One pour les demandes d’asile, la rebaptisant “CBP Home” et la réorientant pour faciliter l’auto-expulsion des migrants en situation irrégulière. Le Département de la Sécurité Intérieure (DHS) a déclaré que l’annulation de ces permissions est une promesse tenue envers le peuple américain pour sécuriser les frontières et protéger la sécurité nationale.
Conséquences pour les migrants concernés
Les migrants ayant bénéficié de l’application CBP One ont reçu des avis de résiliation de leur statut légal et sont invités à quitter volontairement le pays en utilisant l’application CBP Home. Ceux qui ne se conforment pas à cette directive s’exposent à des mesures d’expulsion forcée et à des interdictions permanentes de réentrée. Notamment, les bénéficiaires de programmes spéciaux tels que “United for Ukraine” et “Operation Allies Welcome” pour les Ukrainiens et les Afghans ne sont pas affectés par ce changement de politique.
Analyse politique et implications
Cette décision s’inscrit dans une approche plus large de l’administration Trump visant à durcir les politiques d’immigration. Selon le Migration Policy Institute, l’administration précédente avait déjà mis en œuvre 472 changements administratifs pour remodeler le système d’immigration américain, réduisant notamment les protections humanitaires et restreignant l’accès à l’asile.
Les critiques soutiennent que ces mesures pourraient violer les obligations internationales des États-Unis en matière de protection des demandeurs d’asile et exacerber les tensions humanitaires à la frontière. Des groupes de défense des droits de l’homme, tels que l’American Civil Liberties Union (ACLU), ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact de ces politiques sur les communautés immigrées et sur la réputation internationale des États-Unis.
Conclusion
L’ordre d’expulsion des migrants entrés via l’application CBP One reflète une volonté de l’administration Trump de renforcer le contrôle des frontières et de limiter l’immigration, même légale. Cette politique soulève des débats sur l’équilibre entre la sécurité nationale et les engagements humanitaires des États-Unis, ainsi que sur les conséquences à long terme pour les migrants concernés et les relations internationales du pays.