La version live-action de “Blanche-Neige”, portée par Rachel Zegler, s’est transformée en désastre commercial pour Disney, qui s’apprête à essuyer une perte estimée à 115 millions de dollars. Retour sur une débâcle annoncée.
Alors que le remake en prises de vues réelles de Blanche-Neige ambitionnait de moderniser le conte culte de 1937, le résultat a tout d’un naufrage. Sorti dans les salles américaines il y a deux semaines, le film porté par Rachel Zegler réalise un démarrage catastrophique, accusant une chute de fréquentation de plus de 66 % dès son second week-end. Les analystes prévoient un déficit de plus de 100 millions de dollars, malgré un budget colossal estimé entre 240 et 270 millions, sans compter la promotion.
Rachel Zegler, actrice engagée ou symbole d’un échec industriel ?
À seulement 23 ans, Rachel Zegler était censée incarner la nouvelle génération de princesses Disney, plus “conscientes”, plus “modernes”, dans une démarche jugée par certains comme trop marquée par l’idéologie “woke”. Mais la jeune actrice d’origine colombienne et polonaise s’est retrouvée au cœur d’une double polémique : d’une part, la transformation radicale du personnage emblématique, et d’autre part, ses prises de position politiques, notamment un tweet polémique en soutien à la cause palestinienne en pleine tournée promotionnelle du film.

Repérée récemment dans les rues de New York, le visage fermé, marchant seule avec son chien, Zegler semble porter le poids de l’échec du film. Elle apparaissait sans maquillage, vêtue d’un survêtement ample et d’une veste en jean, loin des tapis rouges et des flashs d’Hollywood.
Des tensions en coulisses : un malaise grandissant chez Disney
Selon plusieurs sources proches de la production, les relations entre la jeune actrice et les dirigeants de Disney se seraient tendues au fil des semaines. Le producteur Marc Platt aurait même été contraint de se rendre à New York pour lui rappeler ses obligations contractuelles, après ses prises de position politiques jugées “inappropriées” par certains cadres du studio.
Une déclaration virulente du fils de Marc Platt, Jonah Platt, publiée puis rapidement supprimée sur Instagram, est venue ajouter de l’huile sur le feu. Dans ce message, il accusait directement Zegler de “narcissisme” et de “mettre en péril les milliers d’emplois liés à la production” pour satisfaire ses propres combats idéologiques. Ce post a provoqué une onde de choc dans l’industrie.

Un flop commercial, mais aussi critique
Sur le site de critiques Rotten Tomatoes, Blanche-Neige (2025) n’obtient que 40 % de satisfaction, un score largement en dessous des standards Disney. Au box-office, le film n’a récolté que 77 millions de dollars sur le territoire américain après deux semaines d’exploitation, pour un total mondial de 168,6 millions. Une véritable désillusion.
Le film avait pourtant bénéficié d’une campagne marketing d’ampleur mondiale. Mais les premières bandes-annonces avaient déjà suscité l’incompréhension, voire le rejet, d’une partie du public : disparition du prince, réécriture de l’histoire, suppression des sept nains remplacés par des “créatures diverses”. Le tout a été perçu par certains spectateurs comme une réécriture idéologique excessive, éloignée de l’esprit original.
Hollywood et le “wokisme” : l’heure du désenchantement ?
Ce nouvel échec relance une fois encore le débat sur la place du “wokisme” dans l’industrie du divertissement américain. Après les déconvenues de The Marvels ou Indiana Jones 5, Disney semble peiner à renouer avec le succès. Certains observateurs y voient le symptôme d’un écart grandissant entre les choix éditoriaux des studios et les attentes du public.
Les analystes estiment que cette série d’échecs pourrait contraindre Disney à réviser en profondeur sa stratégie de contenus, jusque-là centrée sur l’inclusivité à tout prix. Bob Iger, le PDG du groupe, pourrait être amené à opérer un virage éditorial pour enrayer l’érosion de l’image de la firme auprès de son public historique.

Et maintenant ?
Rachel Zegler, quant à elle, poursuit ses engagements artistiques. Elle a récemment assisté à la première de la pièce Good Night and Good Luck de George Clooney à Broadway. Mais son avenir chez Disney reste incertain, tout comme celui de certaines franchises jugées trop “engagées”.
