Cuba déclare un plan majeur de limitations financières

CUBA ANNONCE UN IMPORTANT PLAN DE RESTRICTIONS BUDGÉTAIRES

Le premier ministre cubain, Manuel Marrero, a déclaré mercredi 20 décembre que l’île vivait un scénario d’économie de guerre, justifiant ainsi l’un des plans de restriction budgétaire les plus importants de ces dernières années. Cette décision a été réalisée devant l’Assemblée nationale, suscitant des réactions mitigées au sein de l’opposition cubaine. Selon certaines factions, ces mesures sont qualifiées de « néolibérales », remettant en question l’approche économique adoptée par le gouvernement.

UNE SITUATION ÉCONOMIQUE DÉLICATE

Manuel Marrero a attribué la situation actuelle de Cuba à l’embargo imposé par Washington depuis plus de soixante ans, ainsi qu’aux crises internationales. Cependant, il a reconnu devant les parlementaires que le gouvernement « aurait pu faire beaucoup plus ». En effet, les autorités ont revu à la baisse le pronostic de croissance pour l’année 2023. Au lieu de l’augmentation prévue de 3%, la croissance pourrait se situer entre -1% et -2%.

MESURES DRASTIQUES POUR RÉDUIRE LES DÉPENSES PUBLIQUES

Face à cette conjoncture économique complexe, le gouvernement cubain a pris des mesures drastiques pour réduire les dépenses publiques. Cela inclut une augmentation du tarif de certains services publics tels que l’électricité, le gaz, l’eau ou le transport de passagers, parfois jusqu’à 25%. De plus, le prix de l’essence a également été augmenté, suscitant des inquiétudes au sein de la population cubaine. Selon le Premier ministre, ces changements sont nécessaires pour instaurer « un schéma plus juste et efficace ».

RÉVISION DES CONDITIONS DE VIE SUR L’ÎLE

Manuel Marrero a également laissé entendre que le nombre de fonctionnaires pourrait être « révisé ». De plus, une dévaluation du peso et une modification des conditions d’attribution des produits de première nécessité à bas prix à travers le « carnet d’approvisionnement » ont été annoncées. Ce dernier a été mis en place en 1963 pour rationner les aliments, mais au fil du temps, la liste des produits distribués s’est réduite, ne permettant plus à une famille de subvenir à ses besoins alimentaires que pendant une dizaine de jours par mois.

IMPACT SUR LA POPULATION CUBAINE

Ces mesures ont soulevé des inquiétudes au sein de la population cubaine, alors que le salaire moyen sur l’île ne dépasse pas l’équivalent de 15 dollars (13 euros environ). La hausse des tarifs et des prix de l’essence affecte directement le pouvoir d’achat des Cubains, suscitant des interrogations quant à la capacité de la population à subvenir à ses besoins les plus élémentaires.

RÉFLEXION SUR LA DIRECTION ÉCONOMIQUE PRISE PAR LE GOUVERNEMENT

La décision du gouvernement cubain de mettre en place ce plan de restrictions budgétaires soulève des questions sur la direction économique choisie par l’administration actuelle. Les tensions liées à l’embargo imposé par les États-Unis ainsi que les défis économiques mondiaux ont poussé le gouvernement à adopter des mesures impopulaires, mais jugées nécessaires pour stabiliser l’économie de l’île.

Pour en savoir plus sur la situation économique à Cuba, vous pouvez consulter le reportage suivant : « En ville, les gens ont faim : le quotidien harassant des Cubains pour acheter du poulet, du café ou de la lessive » (source : Le Monde).

Cuba est confrontée à une période économique délicate, obligeant le gouvernement à prendre des mesures importantes pour réduire les dépenses publiques. Cette décision a des répercussions directes sur la population cubaine, soulevant des interrogations sur la direction économique adoptée par le gouvernement actuel.