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La remontée des prix en décembre 2023 reflète la difficulté à sortir de la crise inflationniste

La remontée des prix en décembre 2023 reflète la difficulté à sortir de la crise inflationniste


L’effet est essentiellement statistique, mais il n’en reste pas moins un avertissement. En France, comme dans l’ensemble de la zone euro, l’inflation a augmenté en décembre 2023, selon les données publiées vendredi 5 janvier par Eurostat, l’institut statistique européen. Sur douze mois glissants, elle est passée de 3,9 % en novembre à 4,1 % en décembre en France (d’après l’indice européen harmonisé, légèrement différent de celui de l’Insee), de 2,4 % à 2,9 % en zone euro et, surtout, de 2,3 % à 3,8 % en Allemagne…

Attendue, cette résurgence de l’inflation est principalement mécanique. Elle est liée à la suppression progressive des aides gouvernementales d’urgence qui avaient été mises en place en 2022. C’est en particulier le cas en Allemagne où des subventions aux factures d’énergie viennent d’être retirées. Cela augmente le prix payé par les ménages et les entreprises et, partant, le calcul de l’inflation.

En France, la fin du bouclier tarifaire agit exactement de la même façon. De fait, la légère reprise de l’inflation en décembre 2023, passée à 3,7 % sur un an, selon l’indice calculé par l’Insee, après 3,5 % en novembre, s’explique largement par le poste « énergie », dont les prix ont progressé de 5,6 %.

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Les tarifs des services contribuent, eux aussi, à cette modeste accélération : ils ont augmenté de 3,1 % en décembre. Mais l’alimentation, qui a joué le rôle de locomotive en 2023, avec un rythme de hausse qui est monté jusqu’à 16 % au printemps, s’est assagie. Les prix agricoles à la production ont reculé de 10 % sur un an, et l’Insee estime que l’inflation alimentaire ne sera plus qu’à 1,9 % au mois de juin 2024. La hausse des prix, à cette même date, devrait être de 2,6 %, au dire de l’Insee. Dans ces conditions, la petite reprise de l’inflation intervenue en décembre n’inquiète pas, du moins pour l’instant. « Elle sera temporaire », prédit le cabinet Oxford Economics.

Pour dépasser ce genre de volatilité statistique, les économistes préfèrent utiliser le taux d’inflation dit « sous-jacent », en excluant les coûts de l’énergie, de l’alimentation, de l’alcool et du tabac, trop changeants. Selon cette mesure, le processus de désinflation se poursuit. Ainsi, la hausse des prix sur douze mois en zone euro est passée de 3,6 % en novembre à 3,4 % en décembre.

« Le dernier kilomètre est souvent le plus dur »

Cet indicateur « sous-jacent » est un bon rappel que l’atterrissage des prix n’est pas terminé, tant s’en faut. En excluant les deux dernières années, il demeure à son plus haut niveau depuis la création de la monnaie unique, en 1999, et est loin de l’objectif officiel de la Banque centrale européenne (BCE), qui vise une inflation à 2 % sur le moyen terme.

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