CULTURE DE L’AVOCAT ACCUSÉE D’ASSÉCHER LES COURS D’EAU
DANS CE PAYS FRAPPÉ PAR LA SÉCHERESSE ET LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Au Chili, la culture de l’avocat est pointée du doigt par les habitants comme étant l’une des principales causes de la diminution des cours d’eau. Selon les témoignages locaux, l’arrivée des grandes plantations d’avocats à la fin des années 90 a marqué le début de cette crise hydrique. Les pieds d’avocats sont connus pour leur consommation d’eau élevée, nécessitant jusqu’à 400 litres pour produire un kilogramme. Cette culture intensive aggrave la situation dans un pays déjà touché par une sécheresse sévère depuis plus de dix ans.
LES CONSEQUENCES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA POPULATION
La région centrale du Chili, où se concentrent la plupart des cultures d’avocats, est particulièrement touchée par la sécheresse. Les habitants des villages environnants témoignent d’une époque où les rivières étaient encore pleines, permettant de se baigner et d’arroser les cultures. Aujourd’hui, la pénurie d’eau contraint de nombreux habitants à faire appel à des camions-citernes pour leur approvisionnement en eau potable. Certains experts estiment que pour irriguer un hectare d’avocats, il faudrait jusqu’à 100 000 litres d’eau par jour, équivalent à la consommation quotidienne de 1 000 personnes.
LE CADRE REGLEMENTAIRE ET LES ENJEUX DE PROPRIÉTÉ
Au Chili, la gestion de l’eau est réglementée de manière particulière, avec la possibilité pour les individus de détenir des titres de propriété sur l’eau. Ce système, en place depuis l’époque de la dictature de Pinochet, favorise les grandes entreprises agricoles qui ont les moyens d’acheter des droits sur l’eau. Les habitants dénoncent un système qui profite aux grosses exploitations au détriment des populations locales. Dans ce contexte, les producteurs d’avocats envisagent d’augmenter leur production pour répondre à la demande européenne, accentuant ainsi la pression sur les ressources hydriques déjà limitées.
LES PERSPECTIVES FUTURES ET LES DEFIS ENVIRONNEMENTAUX
Il est urgent de repenser le modèle agricole actuel pour préserver les ressources en eau du Chili. Les autorités doivent mettre en place des mesures pour limiter les prélèvements excessifs et favoriser une utilisation plus responsable de l’eau. Les habitants et les organisations de défense de l’environnement appellent à une régulation plus stricte de l’irrigation et à une meilleure gestion des ressources hydriques pour garantir la durabilité des écosystèmes locaux et la sécurité alimentaire des populations.
Dans ce contexte de crise hydrique, il est essentiel de sensibiliser sur les enjeux de l’eau et de promouvoir des pratiques agricoles plus durables. L’équilibre entre les besoins économiques et la préservation de l’environnement doit être au cœur des décisions politiques et des pratiques agricoles pour assurer un avenir viable pour le Chili et ses habitants.
Pour en savoir plus sur l’impact de la culture de l’avocat sur l’environnement au Chili, consultez l’article complet sur Franceinfo : Chili : quand la culture de l’avocat prive d’eau les habitants