Presque un demi-million de résidents suisses ont été appelés aux urnes italiennes: 300’000 Italiens et 200’000 bi-nationaux. Ils ont été plus d’un quart à exercer leur droit de vote depuis la Suisse. Et alors que les Italiens d’ici votent habituellement à gauche, ça n’a pas été le cas cette fois-ci.
Ce week end, le vote des Italiens de Suisse s’est aligné sur celui de leurs compatriotes de la péninsule: 37% ont voté la droite de Giorgia Meloni, contre 30% pour le parti démocrate. Lorenzo Bianchi est binational. Interrogé dans La Matinale de la RTS, il se fait l’écho de cette volonté de changement.
« Pour faire avancer le pays, pour faire avancer la société et le bien-être des gens dans le pays, vu les problèmes de chômage, d’économie et en règle générale d’infrastructures, ce serait bien qu’il y ait un peu de changement et qu’on rentre dans une nouvelle dynamique. »
Alessandro D’Amato est également binational. A Zurich où il vit, il vote habituellement plutôt à gauche. Mais il veut s’efforcer de voir le positif dans le vote de ce week end.
« C’est la première fois que l’Italie va avoir une femme Première ministre, et je crois que c’est très important. Mais d’un autre côté, il y a aussi des incertitudes en matière de politique étrangère. »
« Un grand pas en arrière »
Les plus grosses crainte des expatriés italiens de Suisse semblent en effet se porter sur la future politique étrangère italienne. C’est le cas de Consuelo Salvadori, italienne, doctorante à l’Université de Fribourg et très déçue par le résultat de ces élections.
« Je suis triste. Fondamentalement triste. Cette grande victoire de Giorgia Meloni, selon moi c’est une défaite pour toute l’Italie. Le pays fait un gros pas en arrière, surtout sur des questions européennes et internationales, comme la migration ou le droit des femmes. »
En 2018, lors des dernières élections, l’alliance de centre droit menée par Matteo Salvini de la Lega avait obtenu la première place. Mais en Suisse, les Italiens avaient voté pour la coalition de centre gauche et son parti démocrate. Cette fois-ci, Italiens de Suisse et d’Italie se sont retrouvés sur la droite de l’échiquier politique italien.
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