- Une attaque avortée par « pur accident »
- Qui est le colonel Denis Smolyaninov ?
- Les éléments de preuve fournis par des médias allemands
- Des conséquences géopolitiques maîtrisées
Une attaque avortée par « pur accident »
Selon une enquête conjointe du Times et de plusieurs médias allemands (WDR, NDR, Süddeutsche Zeitung), un haut responsable du renseignement militaire russe serait impliqué dans un complot visant à faire exploser des colis piégés dans des vols à destination des États-Unis. En juillet 2024, deux colis contenant des dispositifs incendiaires ont été envoyés via les centres logistiques de DHL à Birmingham (Royaume-Uni) et Leipzig (Allemagne).
Les colis, dissimulés dans des coussins de massage aux côtés de produits cosmétiques et d’accessoires intimes, n’ont pas éveillé les soupçons des services de sécurité. L’un d’eux a explosé avant l’embarquement, déclenchant un incendie au dépôt de Birmingham. Aucun blessé n’a été signalé, mais les autorités parlent d’un « miracle ».

Qui est le colonel Denis Smolyaninov ?
Le colonel Denis Smolyaninov, officier du GRU (renseignement militaire russe), est désigné par les enquêteurs comme l’architecte de cette opération. Le Dossier Center, une organisation d’enquête financée par Mikhaïl Khodorkovski, affirme que ce colonel préparait des actes de sabotage contre l’aviation civile occidentale depuis 2014.
Des documents consultés par des journalistes allemands montrent que les services russes avaient également envisagé de perturber les communications entre pilotes et tours de contrôle, ce qui aurait pu provoquer des catastrophes aériennes.
Les éléments de preuve fournis par des médias allemands
Les investigations de la presse allemande révèlent que les explosifs avaient été testés lors d’envois antérieurs, notamment deux colis expédiés depuis Varsovie vers les États-Unis et le Canada en août 2024. Les colis contenaient des vêtements, des chaussures de sport et des balises GPS. L’idée était de tester la vulnérabilité des systèmes de transport aériens occidentaux.
Quatre personnes ont été arrêtées au Royaume-Uni et en Allemagne. D’autres individus, notamment en Pologne, Lituanie et Bosnie-Herzégovine, seraient liés à des cellules de sabotage. Un certain Aleksandr B., ressortissant russe, a été extradé en février 2025 vers la Pologne pour coordination présumée d’actes de sabotage à l’étranger.

Des conséquences géopolitiques maîtrisées
D’après les services européens, la série d’incidents s’est arrêtée à l’automne 2024, après une communication ferme des États-Unis à l’égard de Moscou. Washington aurait indiqué détenir des preuves irréfutables et qu’une poursuite des attaques entraînerait des représailles.
Contactée par les journalistes de WDR et NDR, l’ambassade de Russie à Berlin a qualifié ces révélations de « paranoïa occidentale » et de « théories du complot ».
Sources :
- The Times (24 avril 2025)
- WDR / NDR / Süddeutsche Zeitung (Allemagne)
- Dossier Center, Londres
- Déclarations officielles du ministère de l’intérieur britannique et du BKA allemand