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au Royaume-Uni, le gouvernement et EDF s’accordent pour développer un nouvel EPR dans l’est de l’Angleterre

au Royaume-Uni, le gouvernement et EDF s’accordent pour développer un nouvel EPR dans l’est de l’Angleterre


Les retards de dernière minute s’étaient accumulés depuis deux mois outre-Manche, et l’instabilité politique qui a prévalu dans le pays n’a pas aidé. Cependant, un accord semble avoir été trouvé entre le gouvernement britannique et EDF pour développer le projet d’une nouvelle centrale nucléaire.

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A l’occasion de la présentation du budget de l’Etat, jeudi 17 novembre, Jeremy Hunt, le chancelier de l’Echiquier, a annoncé la décision officielle de monter au capital de Sizewell C, un projet de type EPR dans l’est de l’Angleterre, qui doit être construit et géré par l’électricien français.

« Le gouvernement va aller de l’avant pour Sizewell C, a affirmé M. Hunt. Sous réserve des dernières approbations, les contrats pour l’investissement initial seront signés avec les différentes parties, y compris EDF, dans les semaines à venir. » L’électricien français se dit « ravi » de cette annonce.

Chantier gigantesque

Cet accord n’est pas encore un feu vert pour construire un nouvel EPR. Il manque un élément essentiel : le financement – soit près de 25 milliards d’euros. Il s’agit pour l’instant de la mise en place du projet de développement de la centrale, dans lequel EDF et l’Etat britannique seront en partenariat à 50 % chacun.

Cela va leur permettre d’écarter les chinois de CGN, qui étaient impliqués dans Sizewell C depuis plusieurs années, et d’apporter de nouvelles liquidités afin de financer le coût du développement : le gouvernement britannique va y contribuer à hauteur de 700 millions de livres sterling (800 millions d’euros).

EDF est déjà l’opérateur des huit centrales nucléaires britanniques en activité. Il construit aussi, dans l’ouest de l’Angleterre, Hinkley Point C, deux nouveaux EPR d’une capacité totale de 3,2 gigawatts, dont la première tranche doit ouvrir en 2026. Ce chantier gigantesque, sur lequel plus de 7 500 ouvriers travaillent chaque jour, a été lancé en 2016, déclenchant une vive controverse.

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A l’époque, le gouvernement britannique avait refusé de débourser le moindre centime et l’électricien français avait décidé de financer le projet sur ses fonds propres. Toutefois, le coût était prohibitif : en janvier 2021, il a été revu à la hausse à « 22 milliards-23 milliards de livres » (il s’agit d’un prix calculé en devises de 2015 ; corrigé de l’inflation, cela est proche aujourd’hui de 28 milliards-29 milliards de livres). Cette décision avait provoqué la démission du directeur financier d’EDF, lequel estimait que le risque était trop important.

Pour limiter la casse, l’entreprise tricolore s’était reposée sur deux piliers. D’une part, elle avait signé un contrat hors norme avec l’Etat britannique, qui lui garantissait le prix de vente de l’électricité à 92,50 livres du mégawattheure (à l’époque le double du prix du marché) pendant trente-cinq ans. D’autre part, elle avait fait monter au capital CGN, une grande entreprise nucléaire chinoise, qui finançait un tiers d’Hinkley Point C. Dans le même temps, CGN avait pris 20 % du projet de développement de Sizewell C, et avait reçu la promesse de pouvoir construire une centrale de sa propre technologie à Bradwell, dans le nord de l’Angleterre.

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