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Le décollage du vaisseau Starliner de Boeing reporté en raison d’un problème technique

Le décollage du vaisseau Starliner de Boeing reporté en raison d'un problème technique


Le vaisseau Starliner de Boeing devait décoller lundi avec, pour la première fois, des astronautes à son bord. Mais le lancement a été annulé après l’identification d’une anomalie sur une valve de la fusée Atlas V qui devait propulser la capsule en orbite. L’enjeu est grand pour la Nasa qui a besoin d’un deuxième véhicule, en plus de celui de SpaceX, pour transporter les astronautes américains.

Publié le : 07/05/2024 – 05:36

4 mn

La capsule Starliner de Boeing ne rejoint pas encore le club très privé des vaisseaux spatiaux ayant transporté des humains. Son décollage vers la Station spatiale internationale (ISS) a été reporté sine die, lundi 6 mai, environ deux heures avant l’heure prévue du lancement, à cause d’un problème technique.

Une anomalie a été identifiée sur une valve de la fusée Atlas V qui devait propulser la capsule en orbite, a annoncé le constructeur du lanceur, le groupe ULA.

« La priorité de la Nasa est la sécurité », a immédiatement réagi le patron de l’agence spatiale américaine, Bill Nelson. Le décollage aura lieu « quand nous serons prêts », a-t-il écrit sur X.

Le premier vol avec équipage a finalement été repoussé au 17 mai, a annoncé mardi la Nasa. Une tentative de décollage pourrait avoir lieu « pas avant 18H16, le vendredi 17 mai », le temps de faire une réparation, a écrit l’agence spatiale américaine dans un communiqué. Ce report frappe un programme marqué par une série de déboires, entre mauvaises surprises et reports successifs.

Les astronautes installés dans leurs sièges

Boeing joue gros sur cette ultime mission test, qui doit lui permettre de rejoindre le club très privé des vaisseaux spatiaux ayant transporté des êtres humains. Le géant de l’industrie aérospatiale doit démontrer que son véhicule est sûr avant de commencer les missions régulières vers l’ISS – avec quatre ans de retard sur SpaceX.

Les astronautes américains Butch Wilmore et Suni Williams devaient décoller à 22h34 de Cap Canaveral en Floride (mardi à 2h34 GMT). Les préparatifs s’étaient dans un premier temps passés sans problème : les astronautes étaient installés dans leurs sièges, la fusée avait été remplie de carburant et la météo était idéale.

Pour la Nasa, qui a commandé ce véhicule il y a dix ans, l’enjeu aussi est grand : avoir un deuxième véhicule en plus de celui de SpaceX pour transporter les astronautes américains « est très important », a souligné Dana Weigel, chargée du programme de l’ISS. Cette capacité permettra de mieux répondre à « différents scénarios » d’urgence, par exemple en cas de problème sur l’un des vaisseaux, a-t-elle expliqué.

Des déboires et des retards

La réussite de cette mission serait par ailleurs plus que bienvenue pour Boeing, dans la tourmente pour des problèmes de sécurité sur ses avions, et dont le programme de développement de Starliner s’est transformé en saga marquée par les mauvaises surprises et les contretemps.

En 2019, lors d’un premier test sans équipage, la capsule n’avait pas pu être placée sur la bonne trajectoire et était revenue sans atteindre l’ISS. Puis, en 2021, alors que la fusée se trouvait sur le pas de tir pour retenter le vol, un problème de valves bloquées sur la capsule avait encore entraîné un report. Le vaisseau vide avait finalement réussi à atteindre l’ISS en mai 2022.

Boeing avait ensuite espéré pouvoir réaliser le premier vol habité la même année. Mais des problèmes découverts tardivement, notamment sur les parachutes freinant la capsule lors de son retour dans l’atmosphère, avaient de nouveau engendré des retards.

« Il y a eu un certain nombre de choses qui ont été des surprises, que nous avons dû surmonter », a déclaré lors d’une conférence de presse Mark Nappi, responsable chez Boeing. Mais « cela a rendu nos équipes très fortes », a-t-il assuré. « Il est assez classique que le développement d’un véhicule spatial pour humains prenne dix ans. »

Seule une poignée de vaisseaux américains ont transporté des astronautes par le passé. La capsule Dragon de SpaceX a rejoint cette liste en 2020, succédant aux mythiques programmes Mercury, Gemini, Apollo et des navettes spatiales.

Après l’arrêt de ces dernières en 2011, les astronautes de la Nasa ont dû voyager à bord des vaisseaux russes Soyouz. C’est pour mettre fin à cette dépendance qu’en 2014, l’agence spatiale américaine avait passé un contrat de 4,2 milliards de dollars avec Boeing et de 2,6 milliards avec SpaceX pour le développement de nouveaux vaisseaux.

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Une fois Starliner opérationnel, la Nasa souhaite alterner entre les vols de SpaceX et Boeing pour acheminer ses astronautes jusqu’à l’ISS.

Avec AFP

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