# LA QUÊTE DES TRÉSORS PIQUÉS PAR LE ROYAUME-UNI AU GHANA ET AU NIGERIA
L’histoire des trésors africains pillés par le Royaume-Uni au Ghana et au Nigeria remonte à plusieurs décennies, suscitant émotions et réactions chez les populations locales. En effet, le cinéaste ghanéen Nii Kwate Owoo s’est fait connaître dans les années 1970 avec son documentaire « You Hide Me », dénonçant le British Museum pour sa conservation des trésors africains. Cette controverse rappelle le sac du palais du roi Oba à Benin City en 1897, où les Britanniques ont emporté les célèbres « Benin Bronzes », déclenchant un débat sur la restitution des objets pillés. Un exemple récent de restitution est l’action de l’Allemagne en 2022, transférant la propriété de 1 000 Benin Bronzes au Nigeria, geste qualifié de « longtemps attendu » par la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock.
Les similitudes entre le pillage de Kumasi par les Britanniques et l’incident de Benin City ne sont pas à négliger, car ils mettent en lumière une histoire de colonialisme et de spoliation culturelle en Afrique de l’Ouest. Ces événements ont profondément marqué les communautés locales, comme le rappelle M. Agyeman-Duah, dont l’arrière-grand-père a été exilé par les Britanniques lors des guerres anglo-asantes. Malgré ces traumatismes historiques, l’Asantehene a pris une décision jugée courageuse par certains, rompant un statu quo stérile qui durait depuis des décennies.
La campagne pour la restitution des Benin Bronzes a marqué un tournant dans le débat sur la restitution des artefacts pillés, montrant une évolution des mentalités et des politiques publiques. Le geste de l’Allemagne envers le Nigeria est un exemple de reconnaissance des souffrances passées et de restitution des trésors culturels africains à leur pays d’origine. Ce mouvement de restitution illustre l’importance de reconnaître les injustices du passé et de promouvoir une coopération équitable entre les nations.
Au-delà des enjeux politiques et diplomatiques, la restitution des trésors africains pillés soulève des questions de justice et de préservation de la mémoire collective des peuples africains. Les musées occidentaux se retrouvent au cœur de ces débats, confrontés à la pression croissante des demandes de restitution des objets pillés. Il est primordial de reconnaître le rôle des musées dans la préservation et la diffusion du patrimoine culturel mondial, tout en respectant les droits des communautés dont les trésors ont été spoliés.
En conclusion, la quête des trésors pillés par le Royaume-Uni au Ghana et au Nigeria soulève des questions essentielles sur l’histoire coloniale, la justice culturelle et la mémoire collective. Les actions de restitution récentes, telles que celles menées par l’Allemagne, témoignent d’une prise de conscience croissante des enjeux liés à la spoliation culturelle en Afrique. Il est temps d’engager un dialogue constructif et respectueux pour garantir une restitution équitable des trésors culturels africains et promouvoir une reconnaissance mutuelle de l’histoire commune des nations.
### RÉFÉRENCES
– [Documentaire « You Hide Me »](lien)
– [Saccage du palais du roi Oba à Benin City](lien)
– [Restitution des Benin Bronzes par l’Allemagne](lien)