Au lendemain du Face-à-Face 2022, le conjoint de Joyce Echaquan affirme que la situation est loin d’être «réglée» au Centre hospitalier régional de Lanaudière (CHRDL) , contrairement à ce qu’a avancé le premier ministre, jeudi.
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Depuis près de deux ans, la famille de Joyce Echaquan demande à rencontrer le premier ministre François Legault afin d’avoir une vraie discussion sur les enjeux du racisme systémique et la sécurité des soins de santé dans les hôpitaux du Québec.
La mort dans cet hôpital le 28 septembre 2020 de Joyce Echaquan, une femme atikamekw et mère de sept enfants, qui s’est filmée alors qu’elle agonisait et se faisait insulter par le personnel soignant, avait indigné tout le Québec.
Lors du face-à-face diffusé sur les ondes de TVA jeudi soir, le premier ministre a affirmé que cette situation était «réglée» et qu’il avait déjà rencontré le conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé.
Or, selon le principal concerné, cette information est fausse, puisqu’il n’a jamais rencontré François Legault.
«Non, le problème n’est pas réglé à l’hôpital de Joliette», a réagi M. Dubé dans un communiqué, vendredi.
Le 26 juillet dernier, Carol Dubé a effectivement croisé le premier ministre à l’occasion de la visite du pape. Lors de ce bref échange, après les politesses d’usage, François Legault lui aurait demandé s’il pensait que la nomination d’un autochtone dans un poste de direction du CISSS de Lanaudière avait mené à des «améliorations», ce à quoi M. Dubé aurait acquiescé.
«Si le premier ministre s’était donné la peine de rencontrer la famille de madame Echaquan au cours des deux dernières années, ou s’il avait simplement pris le temps de lire le rapport de la coroner Gehane Kamel déposé en septembre 2021, il aurait réalisé que les problèmes systémiques ayant mené au décès de madame Echaquan ne sont pas de nature à être « réglés » par des changements d’ordre essentiellement esthétique», peut-on lire dans le communiqué transmis par l’avocat de la famille, Me Patrick Martin-Ménard.
Carol Dubé déplore notamment que François Legault lui «place des mots dans la bouche» à des fins électoralistes.
«Sa façon d’aborder le problème et de s’en laver les mains par pensée magique reflète une vieille mentalité et reproduit la dynamique à l’origine des problèmes ayant mené au décès de madame Echaquan en premier lieu», a-t-il écrit.