On connaît tous l’histoire de Pinocchio, ce pantin de bois qui rêve de devenir un petit garçon. Ça n’a pas arrêté le réalisateur Guillermo del Toro (Le Labyrinthe de Pan, La Forme de l’eau), qui propose de nous la raconter une nouvelle fois ce 9 décembre sur Netflix. Une adaptation touchante et déroutante, tant sur la forme que sur le fond.
Ce Pinocchio en animation a donc la lourde tâche de revitaliser et de réenchanter une histoire bien (trop) connue. Un effort esthétiquement sublime et au charme indéniable, qui pourra toutefois en rebuter quelques-uns. Voici notre critique du film, garantie sans spoilers.
Netflix
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Téléchargements :
893 -
Date de sortie :
06/12/2022 -
Auteur :
Netflix, Inc. -
Licence :
Licence gratuite -
Catégories :
Video – Loisirs -
Système d’exploitation :
Android, Service en ligne Tous navigateurs Internet, Windows 10/11, iOS iPhone / iPad
L’histoire
Le réalisateur Guillermo del Toro revisite le célèbre conte sur une marionnette qui, comme par magie, prend vie pour apaiser le cœur d’un sculpteur sur bois du nom de Geppetto. L’espiègle et désobéissant Pinocchio va donc partir à l’aventure en pleine Italie fasciste des années 1930 pour chercher sa place dans le monde.
Notre critique
En gestation depuis plus de 15 ans, ce film est sans doute la création la plus intime de son auteur, Guillermo del Toro. Une version en stop-motion (comme dans Fantastic Mr. Fox ou Coraline) au cachet unique, et qui donne un nouveau souffle au roman de Carlo Collodi sorti en 1881. Alors qu’on pensait ne plus avoir besoin d’une énième version de cette histoire, ce Pinocchio s’impose comme un conte tendre, mélancolique et d’une profondeur étonnante.
La bonne (première) idée de Guillermo del Toro est de bousculer le cadre de son aventure, en propulsant celle-ci au cœur de l’Italie fasciste des années 1930. Les thèmes du récit — la moralité, le deuil, la désobéissance, la famille — s’en trouvent gonflés d’un sens inédit, faisant justement écho à nos considérations contemporaines. De conte pour enfant, le film bascule dans la fable politique, qui passera au-dessus du jeune public.
Car oui, ce Pinocchio est destiné à un public averti. Amusant certes, mais aussi sombre, mélancolique, dépressif, existentialiste… Le film transcende les aspects ténébreux du récit d’origine de Collodi. Et au détour d’une scène, d’un plan, d’une ligne de dialogue, la poésie façonnée par Guillermo del Toro perce tel un rayon de soleil à travers les nuages pour révéler les plus belles enluminures du film.
Et c’est peut-être là que se trouve la richesse de Pinocchio. Ce n’est pas la plus joyeuse des aventures, mais del Toro et son coréalisateur Mark Gustafson ont su allier le sombre et l’éclat, le triste et le joyeux, pour livrer un mariage des plus étonnants. Si sa proposition esthétique et d’une beauté folle, le film est à l’image de ses héros : imparfait.
Rempli d’idées géniales (notamment les scènes dans l’au-delà) qui transcendent l’histoire originale de Carlo Collodi, le long-métrage se perd un peu en chemin, et accuse un ventre mou plutôt rébarbatif qui en fera décrocher certains. Des défauts handicapants qu’on lui pardonne volontiers, compensés qu’ils sont par la formidable galerie de personnages doublés (en VO) par les incroyables Ewan McGregor, Christoph Waltz ou encore Tilda Swinton.
Résolument intime, Pinocchio va piocher au plus profond du spectateur, pour faire ressentir la folle aventure d’être humain. Un parti pris radical, qui en laissera quelques-uns sur le côté, mais qui reste 1000 fois plus intéressant et noble que l’odieux remake live de Robert Zemeckis sorti sur Disney+ il y a deux mois.
En fin de compte, ce Pinocchio de Guillermo del Toro et Mark Gustafson est un bonbon doux-amer. Un voyage unique et chaotique, doté d’une poésie folle et d’un cœur gros comme ça. Imparfait, bancal, charmant, déchirant : il embrasse ses défauts autant que ses qualités. Surtout, c’est une œuvre qui va vous rester en tête longtemps après l’avoir regardée. Ne serait-ce pas là la marque de fabrique des grands films ?
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