09h57, le 18 novembre 2024
L’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne est au cœur des revendications des agriculteurs. Ces derniers se mobilisent de nouveaux pour appeler le gouvernement sur leur situation. Mais l’accord avec le Mercosur est loin de n’être que négatif. Pour l’Europe, il représente même un deal très intéressant.
La possibilité d’un accord enfin acté entre l’UE et le Mercosur suscite la colère des agriculteurs français, qui redoutent de voir arriver une viande venue du Brésil ou d’Argentine, bien moins chère et sans les mêmes méthodes de production. Mais que contient précisément cet accord, qui avait été initialement signé en juin 2019 ? Europe 1 s’est penchée sur la question.
Un accord « viande contre voiture »
Avant d’arriver au traité de 2019, il y avait déjà eu 25 ans de négociations avant d’aboutir à un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, alliance économique qui représente 80% du PIB de l’Amérique du Sud. Il existe deux objectifs principaux dans cet accord : accroître les relations commerciales et promouvoir la coopération et le dialogue politique. Mais c’est bien sûr le volet « commerce » qui suscite des inquiétudes. D’autant que la particularité de cet accord, c’est qu’il est souvent présenté comme un accord « viande contre voiture ».
Ainsi, côté européen, les échanges concerneront surtout l’industrie automobile mais aussi la chimie, le secteur pharmaceutique ou encore le textile. Une aubaine pour les entreprises européennes qui veulent exporter. Mais, dans l’autre sens, le Mercosur enverrait avant tout des produits alimentaires et agricoles.
Un projet utile pour l’UE
Un point qui crispe, notamment chez les agriculteurs français. Mais il n’est pas possible de dissocier un secteur, comme l’agriculture par exemple, car c’est dans le principe même d’un accord de libre-échange : il faut faire des concessions.
Mais l’utilité du projet pour l’Union européenne n’est plus à démontrer. Car, pour l’alliance européenne, c’est un moyen de diminuer sa dépendance vis-à-vis de la Chine. Et les récentes crises ont démontré l’utilité de diversifier ses approvisionnements. Enfin, cet accord a de quoi faire tourner la tête puisqu’il concernera près de 800 millions de personnes et pèse entre 40 et 45 milliards d’euros.
Les agriculteurs français se mobilisent contre l’accord de libre-échange entre le Mercosur et l’Union européenne. Ils craignent que l’importation de viande en provenance du Brésil ou d’Argentine à des prix plus bas et sans les mêmes normes de production ne mette en péril leur activité. Malgré les préoccupations des agriculteurs, cet accord présente également des avantages pour l’Europe.
L’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, qui représente 80% du PIB de l’Amérique du Sud, a été le fruit de 25 années de négociations. Il vise principalement à renforcer les échanges commerciaux et à promouvoir la coopération politique entre les deux blocs. Cependant, il est souvent perçu comme un accord « viande contre voiture », les produits européens se concentrant sur l’industrie automobile, la chimie, le secteur pharmaceutique et le textile, tandis que le Mercosur exporte essentiellement des produits agricoles.
Malgré les inquiétudes des agriculteurs français, qui voient d’un mauvais œil la concurrence étrangère, cet accord est bénéfique pour l’Union européenne. Il permettrait à l’Europe de réduire sa dépendance économique à l’égard de la Chine et de diversifier ses sources d’approvisionnement. Avec près de 800 millions de personnes concernées et un poids économique de 40 à 45 milliards d’euros, cet accord est stratégique pour l’UE.
Il est important de reconnaître que la nature même d’un accord de libre-échange implique des compromis. Les agriculteurs français sont légitimes dans leurs craintes, mais cet accord pourrait apporter des bénéfices à long terme pour l’économie européenne dans son ensemble. Il s’agit d’un enjeu complexe qui nécessite un dialogue ouvert et constructif entre les différentes parties prenantes.