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Les saisies de drogue ont chuté en 2021 à Genève

Les saisies de drogue ont chuté en 2021 à Genève


Publié

GenèveLes habitudes des dealers ont changé, les saisies ont chuté 

Les quantités de stupéfiants séquestrées par la police ont diminué drastiquement l’an passé. Le marché a évolué.

En 2021, la police genevoise a saisi nettement moins de drogue que l’année précédente.

En 2021, la police genevoise a saisi nettement moins de drogue que l’année précédente.

Getty Images/iStockphoto

Les baisses sont vertigineuses. Plus de 228 kilos de marijuana saisis en 2020, quatorze fois moins l’année dernière; 28 kg de cocaïne saisis en 2020, trois fois moins en 2021; près de 80 kg d’héroïne saisis en 2020, quatre fois moins en 2021. Dans une réponse à une pétition d’habitants du secteur de l’Usine, le Conseil d’Etat a fourni les volumes de drogues confisqués au bout du lac par les forces de l’ordre en 2020 et 2021. Sauf pour le haschich, tous les chiffres ont chuté de manière impressionnante.

Livraisons à domicile, quantités moindres

La police cantonale assure ne pas avoir modifié sa politique en la matière. D’une part, la lutte contre le trafic de rue, qui est le plus visible et dérangeant pour les citoyens et donc une priorité, est «chronophage et gourmande en effectif» et «souvent peu récompensé en termes de saisies», indique Silvain Guillaume-Gentil, porte-parole des forces de l’ordre. D’autre part, «cette bascule a été dictée par une nouvelle organisation de la part des dealers», explique-t-il. En effet, le Covid a obligé les trafiquants à s’adapter: livraison à domicile, diversification de l’offre en termes de substances et quantités limitées: en 2021, lors des interpellations, la marchandise saisie était «moitié moins importante» en moyenne que les années antérieures.

«Bases arrières» hors canton

«En parallèle, poursuit le communicant, les semi-grossistes avaient déjà tendance à déplacer leurs bases arrières hors du canton (ndlr: (ndlr: phénomène aussi constaté sur Vaud, voir plus bas) et il n’y pas eu de retour en arrière à ce niveau-là.» La Brigade des stupéfiants genevoises collaborant avec d’autres polices pour démanteler des réseaux, la paternité des saisies dans ce cadre «revient toujours à la police territorialement compétente sur le lieu de l’interpellation», souligne Silvain Guillaume-Gentil: «En finalité, le travail effectué ne se reflète pas dans le volume des saisies.»

Hausse des saisies de colis postaux

Du côté de la police vaudoise, son porte-parole Alexandre Bisenz relate que, durant la pandémie, «il n’y a pas eu de pénurie» dans l’accès aux drogues, selon des recherches menées par Addiction Suisse et l’Ecole des sciences criminelles de Lausanne, en collaboration avec les forces de l’ordre. La seule évolution notable a été «l’augmentation des saisies douanières de colis postaux en provenance de l’étranger contenant des stupéfiants». Par ailleurs, mis à part le cannabis, en partie produit en Suisse, la «très grande majorité» des drogues consommées dans le canton «provient de l’étranger». Certains réseaux d’héroïne et de haschich «opèrent depuis les départements français limitrophes.» 

Faibles saisies de crack, inhalé à l’achat

Très médiatisé en raison de sa nouveauté sur le marché local, le crack, apparu à l’été 2021, ne fait l’objet que de prises modestes, comme l’explique Silvain Guillaume-Gentil: «Les saisies sont très faibles, car les consommateurs inhalent dès l’achat et, s’agissant des dealers, ils fabriquent en très petites quantités.» Entre juin 2021 et juin 2022, seuls 89 grammes ont été saisis. Par contre, 60 grammes l’ont été durant les deux mois estivaux, «ce qui tend à démontrer les efforts particuliers produits sur ce type de deal de rue», souligne le porte-parole.



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