Pour vous dire à quel point il n’y avait pas de surprise dans cette élection, Pierre Bruneau a déclaré que la CAQ formerait un gouvernement majoritaire à 20 h 10.
Alors qu’on n’avait même pas encore reçu le quart de poulet cuisses qu’on avait commandé.
Comme m’a dit ma sœur : « Monsieur Legault n’a pas eu le temps de faire tout ce qu’il voulait faire lors de son premier mandat à cause de la pandémie. On lui a donc donné un second mandat pour qu’il puisse finir ce qu’il voulait accomplir… »
C’est comme si on était en train de regarder un long métrage dans une salle de cinéma, et qu’une panne d’électricité avait interrompu la projection.
On veut voir la suite pour savoir comment ça va finir.
Leonardo DiCaprio va-t-il se marier avec Kate Winslet, une fois le paquebot arrivé à bon port ?
UN SYSTÈME À REVOIR
Pour l’opposition officielle, le verdict est tombé 34 minutes plus tard.
L’argent est allé à Dominique Anglade et au PLQ. Grâce aux anglos de l’île de Montréal, qui ont continué de voter rouge malgré les bourdes de madame Anglade sur les cours de français dans les cégeps anglais.
Il aura suffi que le Joker souverainiste remonte de quelques points dans les sondages et que tout le monde salue l’excellente campagne de PSPP pour que nos amis anglophones prennent peur et courent se réfugier derrière le bouclier de Capitaine Canada.
C’est quand même hallucinant quand on y pense…
Ce sont les deux partis qui ont le plus trébuché pendant la campagne qui se retrouvent sur les deux plus hautes marches du podium !
C’est madame Anglade qui se retrouve chef de l’opposition officielle… alors que son parti n’a convaincu que 7 % des électeurs francophones !
Et des partis qui ont réussi à attirer 15 % et 13 % du vote populaire (ce qui est fort honorable) se retrouvent dans le fond du baril.
Trois députés seulement pour le PQ et aucun pour le Parti conservateur du Québec.
Alors que le PLQ a remporté une vingtaine de sièges avec un pourcentage similaire et beaucoup moins d’appuis chez les électeurs francophones…
S’il y a encore des gens qui doutent de la pertinence de réformer notre mode de scrutin, ils n’ont qu’à regarder les résultats des élections pour s’en convaincre.
Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans ce système-là…
AUCUNE VAGUE ORANGE
Pour Gabriel Nadeau-Dubois, qui se voyait chef de l’opposition, la soirée fut extrêmement décevante.
Le chef de Québec solidaire a beau avoir mené une très bonne campagne et être charismatique en diable, son parti n’a pas réussi à percer le plafond de kale.
Pour la classe moyenne qu’il a tenté de courtiser, QS reste un parti radical.
Déception aussi vive chez les péquistes, qui, malgré l’excellente campagne de leur chef, n’ont pas réussi à transformer leur citrouille en carrosse.
Il y a eu deux grands gagnants, lundi.
La CAQ, qui est plus forte que jamais, malgré la pandémie et les propos maladroits de son chef sur l’immigration.
Et les militants de la réforme de notre mode de scrutin, qui ont convaincu de nombreux électeurs de la justesse de leur cause.
