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l’administration Biden avait émis des réserves sur ce voyage

l'administration Biden avait émis des réserves sur ce voyage



Sébastien Le Belzic (à Pékin), Alexis Guilleux (à New York) avec AFP

« Ceux qui offensent la Chine seront punis », prévient Pékin. Les tensions entre les États-Unis et la Chine montent d’un cran. Malgré les avertissements de Pékin, la présidente démocrate de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, est arrivée mardi soir sur l’île de Taïwan, revendiquée par la Chine. Elle y a rencontré la présidente taïwanaise. Une visite perçue comme une provocation majeure par la Chine. 

Issue d’un parti indépendantiste, Tsai Ing-wen est la bête noire de Pékin. Nancy Pelosi a dit vouloir « défendre la paix et la démocratie » à Taïwan. Tsai Ing-wen a affirmé qu’elle « ne reculera pas » devant les menaces militaires chinoises.

Des menaces de plus en plus fortes

Pékin a annoncé une série d’opérations militaires ciblées. « Ces opérations militaires sont une étape nécessaire en réponse aux manœuvres dangereuses des autorités américaines et taïwanaises sur la question de Taïwan », a affirmé le général, en charge des troupes de l’Est de l’armée chinoise.

Des opérations qui prendront la forme d’exercices militaires de grande envergure dans six zones stratégiques autour de Taïwan dès jeudi. Une sorte de blocus puisqu’aucun bateau ni avion civil ne pourra circuler. Des exercices à munitions réelles et à longues portées avec des tirs de missiles. Et on s’attend, comme depuis cette nuit, à des survols incessants des avions militaires chinois autour de l’île, mettant en état d’alerte permanent l’armée taïwanaise.

Une visite loin de faire l’unanimité

En coulisses, les membres de l’administration Biden avaient émis des réserves sur ce voyage. Joe Biden s’était rangé derrière l’avis de l’armée, expliquant que cette visite « n’était pas une bonne idée ». Mais en raison de la séparation des pouvoirs, la Maison-Blanche respecte le choix de Nancy Pelosi, tout en rappelant que ce voyage ne change pas la position américaine vis-à-vis de Taïwan.

Le profil de Nancy Pelosi mis en cause

« Il n’y a pas de raison pour Pékin de transformer cette visite en une sortie de crise ou l’utiliser comme un prétexte pour augmenter l’agressivité et l’activité militaire dans ou autour de Taïwan. Les États-Unis ne cherchent pas et ne veulent pas de crise », affirme John Kirby, le porte-parole de Joe Biden pour les questions stratégiques.

Du côté des Républicains, une vingtaine d’élus affirment que Nancy Pelosi a parfaitement le droit de se rendre à Taïwan, comme le font régulièrement des membres du Congrès américain. La colère de Pékin vient peut-être aussi du profil de Nancy Pelosi. En 1991, la démocrate s’était rendue place Tian’anmen en mémoire des manifestants réprimés par le pouvoir chinois.

Depuis, elle n’a cessé de dénoncer les actions de Pékin au Tibet. Dans un éditorial publié mardi au Washington Post, Nancy Pelosi explique qu’avec ce voyage à Taïwan, « nous honorons notre engagement en faveur de la démocratie ».

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