C’est un exemple concret d’engagement en faveur de la biodiversité: la ville de Sierre a réhabilité le site d’une ancienne gravière pour le rendre à la nature. Sept années de travaux ont été nécessaires pour permettre à la faune et la flore de se réapproprier l’espace.
La ville, soutenue par le canton du Valais, a fini de revitaliser cette ancienne gravière de 15 hectares, et notamment le lac qui s’était formé en y aménageant îlots et rives naturelles grâce aux alluvions provenant notamment des torrents et dont la commune ne savait que faire.
Concrètement, quelque 32’000 m3 de sédiments charriés par les cours d’eau ou extraits de chantiers de la région ont été immergés complètement ou partiellement dans le lac, profond d’une dizaine de mètres. « Il s’agit d’un concept gagnant-gagnant qui permet la gestion de matériaux et la renaturation d’un site », explique lundi devant la presse réunie au bord du point d’eau Jérémy Savioz, conseiller municipal en charge de l’environnement.
Le chef du projet, Alain Broccard, explique quant à lui que l’ancien lac était presque « stérile », qu’il n’y avait que peu de biodiversité. L’objectif du projet a donc été de « recréer des zones de rivages, des zones de différentes profondeurs, mais surtout des zones refuges pour la faune et la flore ». La commune a ainsi réalisé sur les rives des zones de mares, marais et roselières. Des milieux secs ont aussi été aménagés pour une flore spécialisée, des reptiles et des insectes.
« Voir sans être vu »
L’objectif est désormais de ménager la tranquillité de la faune. Pour que cette nouvelle oasis devienne un havre de paix, l’accès au site est par conséquent interdit. Les visites d’observation pourront se faire depuis une palissade, construite pour l’occasion de manière « à voir sans être vu ». « Ici, on a un lieu qui est calme, qui est preservé. On veut le maintenir en état. (…) On ne veut pas que les gens rentrent à l’intérieur du périmètre et dérangent la nature », précise Jérémy Savioz.
Un panneau explicatif permet aussi au public d’en apprendre davantage sur la revitalisation des lieux et sur les espèces qui y ont élu domicile ou y passent en migration. Parmi celles-ci figurent par exemple le martin-pêcheur, des hérons, des écrevisses à pattes blanches, protégées et rares en Valais, ou encore des castors.
Ces travaux en faveur de la biodiversité ont coûté 550’000 francs, cofinancés par la commune et le canton. Débutés en 2015, ils ont duré sept ans. « Nous espérons que ce projet de renaturation fera date et inspirera d’autres communes », conclut Jérémy Savioz, qui est aussi chargé d’affaires pour Pro Natura Valais.
Propos recueillis par Yvan Illi et Cédric Jordan
furr avec ats