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Eliud Kipchoge bat le record du monde du marathon à Berlin

Eliud Kipchoge bat le record du monde du marathon à Berlin


Eliud Kipchoge franchit la ligne d’arrivée du marathon de Berlin, le 25 septembre 2022.

Déjà considéré comme le plus grand marathonien de l’histoire du sport, le Kényan Eliud Kipchoge a battu, dimanche 25 septembre à Berlin, le record du monde qu’il avait établi en 2018, également sur l’épreuve allemande. Il a bouclé la traditionnelle distance de 42,195 kilomètres en 2 heures 1 minute et 9 secondes. Il y a quatre ans, il avait porté le record à 2 heures 1 minute et 39 secondes.

Pour bien mesurer cette performance, il suffit de s’imaginer courir un 100 mètres en 17 secondes. Pour ceux qui sont en pleine santé, c’est généralement faisable. Mais rééditer l’exercice 420 fois, sans pause, en deux heures de temps, est une tout autre affaire. C’est l’exploit qu’a réalisé Kipchoge dimanche à Berlin.

« Berlin est un endroit où tout le monde a une chance de repousser ses limites. J’ai toujours dit que je ne croyais pas aux limites (…), je dis toujours qu’aucun humain n’est limité », a affirmé le Kényan, lors d’une conférence de presse après la course.

Kipchoge, double champion olympique, s’approche ainsi d’une autre de ses performances légendaires, un marathon bouclé à Vienne, en 2019, en 1 heure 59 minutes et 41 secondes, mais qui ne pouvait être homologuée en raison des conditions particulières dans lesquelles elle avait été réalisée. En Autriche, lors d’un événement monté par ses soins, Kipchoge avait alors été aidé par quarante et un « lièvres », des coureurs l’accompagnant à la vitesse souhaitée, qui se relayaient autour de lui par groupe de sept tous les cinq kilomètres.

Un plan réalisé sans accroc

Ce dimanche à Berlin, lors de ce marathon dont le parcours est propice aux meilleures performances tant il est plat, Kipchoge était également accompagné par des lièvres pendant une partie de la course. Mais cette fois-ci en toute régularité, ces dévoués partenaires s’effaçant une fois leur mission remplie, au bout de vingt-cinq kilomètres.

A mi-parcours, il était déjà évident que le record du monde était menacé, le Kényan signant un impressionnant chrono de 59 minutes et 51 secondes sur la distance d’un semi-marathon, une minute de mieux qu’en 2018. « On est allé trop vite dans la première partie, a-t-il expliqué après sa performance. On avait prévu 1 heure et 50 secondes pour la première moitié, mais mes jambes allaient tellement bien que je me suis emballé. » Au 30e kilomètre, Kipchoge est passé en 1 heure 25 minutes et 40 secondes. Au 40e, son chrono était de 1 heure 54 minutes et 49 secondes. Et, à l’arrivée, le précédent record était battu de 30 secondes.

Interrogé, vendredi, sur ses espoirs pour cette épreuve où les meilleurs savent programmer précisément leur performance en fonction de l’entraînement réalisé précédemment, Kipchoge disait « s’attendre à une très bonne course ». Et d’ajouter : « Si je fais une bonne course, je battrai mon record personnel », à savoir le record du monde. Son plan initial s’est donc réalisé sans accroc. Lucide, le Kényan ne s’attendait quand même pas à « courir sous les deux heures à Berlin », en prédisant toutefois qu’« un jour, un être humain courra un marathon normal » en brisant cette barrière symbolique.

Ce succès permet par ailleurs à Kipchoge d’égaler un autre record, celui du nombre de victoires lors du marathon de Berlin, qu’il partage désormais avec une autre « légende » de l’athlétisme, l’Ethiopien Haile Gebreselassie, quatre fois vainqueur de l’épreuve.

La course féminine, très rapide également, a été remportée par l’Ethiopienne Tigist Assefa en 2 heures 15 minutes et 37 secondes, soit le troisième meilleur temps de l’histoire, derrière le record du monde de la Kényane Brigit Kosgei (2 heures 14 minutes et 4 secondes). « Mon plan n’était pas de courir si rapidement (…). Dans la dernière partie, j’ai décidé de pousser, j’étais fantastiquement en forme », a-t-elle affirmé après la course.

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