Après que son maire Peter J. Malouf a d’abord nié l’existence d’un climat toxique, la Ville de Mont-Royal fait volte-face et ouvre une enquête sur les cas d’intimidation au sein de ses employés.
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Notre Bureau d’enquête rapportait plus tôt cette semaine que le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal s’inquiétait après avoir été alerté de plusieurs cas potentiels d’intimidation à la Ville de Mont-Royal.
La Ville nous a confirmé lundi qu’elle avait finalement décidé d’agir à la suite «des préoccupations» soulevées dans notre reportage. Elle mandatera une firme externe indépendante afin de faire enquête sur le climat de travail au sein de son département des Travaux publics.
Intimidation
Nous rapportions dans nos pages le cas spécifique du mécanicien Jonathan Emond, qui doit normalement revenir en poste au cours des prochaines semaines. Il avait été tenu à l’écart pendant quelques mois en raison d’une probation qui lui interdisait d’être à proximité d’un collègue.
M. Emond a reçu une absolution conditionnelle en juin 2021 après avoir plaidé coupable au criminel pour avoir menacé un collègue. Il a aussi été sanctionné par la Ville pour en avoir intimidé un autre. Certains de ses collègues appréhendent son retour à la Ville.
Joint à ce sujet, le maire Peter Malouf avait rejeté du revers de la main les allégations de climat de travail toxique. «Ma compréhension est […] qu’il y a certaines nuances à apporter, dont notamment à propos du climat de travail qui est, de façon générale, plutôt bon dans nos différentes équipes à la Ville», avait-il exprimé, dans une déclaration envoyée par courriel.
Enquête ouverte
La Ville tend maintenant la main à ses employés.
«L’objectif est ainsi de donner l’occasion à tous les salariés de communiquer leurs préoccupations actuelles, le cas échéant, afin d’obtenir un portrait objectif et impartial de la situation et de permettre à la Ville de prendre les actions requises», nous a écrit le porte-parole Alain Côté.
«La Ville de Mont-Royal tient à réitérer ce message clair: les comportements […] de nature à contribuer à un climat de travail hostile ou toxique ne sont pas tolérés au sein de l’administration municipale de Mont-Royal et dans la vie municipale en général.»
Silence des élus
Aucun des huit conseillers municipaux n’a retourné notre message ou accepté de commenter la situation en cours.
Un membre du conseil nous a contactés pour nous indiquer qu’on ne permettait pas aux conseillers municipaux de s’exprimer publiquement sur ces questions.
Le maire Malouf nous a fait parvenir une déclaration «réitérant» qu’il était «soucieux du bien-être» de tous les employés municipaux. «Nous conservons tous les canaux de communication ouverts, et l’idée d’une enquête indépendante inclusive nous permettra au besoin de revalider et d’ajuster nos méthodes de fonctionnement.»