"Le Pearl Harbor russe" : au moins 40 avions militaires frappés par l'Ukraine dans une attaque de drones
Dans la nuit du 1er au 2 juin 2025, plus de cent drones ukrainiens ont frappé le territoire russe dans une opération coordonnée baptisée Spiderweb. Cette manœuvre audacieuse, décrite comme « la plus grande attaque de drones jamais réalisée en temps de guerre », a visé plusieurs bases militaires sensibles, dont Engels, Morozovsk et Shaikovka, entraînant des pertes matérielles considérables pour l’aviation stratégique russe.
L’opération, sans précédent par son envergure et sa précision, a été comparée à Pearl Harbor par plusieurs analystes militaires. Mais au lieu de torpilles, ce sont des essaims de drones autonomes, peu coûteux et difficilement détectables, qui ont pulvérisé les défenses russes, et exposé au grand jour les failles d’un système censé garantir la dissuasion nucléaire du Kremlin.
Ce qu’il faut retenir
Opération ukrainienne coordonnée baptisée “Spiderweb”, impliquant plus de 100 drones longue portée
Destruction confirmée de plusieurs bombardiers stratégiques russes TU-95 et TU-160
Failles majeures dans la défense aérienne russe, pourtant supposée dissuasive
Impact symbolique : l’Ukraine a touché au cœur de la force de frappe russe
Réactions en chaîne attendues : renforcement des alliances, risques d’escalade
1. Un raid historique par son ampleur et sa cible
Selon les services de renseignement britanniques (MOD UK), l’opération Spiderweb aurait été planifiée depuis plusieurs semaines par le HUR (Direction principale du renseignement ukrainien), en collaboration avec le SBU et le Commandement des Forces de défense spéciales. L’objectif : neutraliser un pan entier de l’aviation stratégique russe, déstabiliser le centre de commandement aérien et démontrer la capacité offensive ukrainienne à grande profondeur.
Le site d’Engels-2, situé à plus de 600 kilomètres de la frontière ukrainienne, héberge les bombardiers nucléaires TU-160 et TU-95MS. Il avait déjà été partiellement touché en 2022, mais jamais de façon aussi destructrice. Cette fois, plusieurs images satellite publiées par Bellingcat montrent des hangars éventrés et des carlingues calcinées. Au moins trois appareils seraient hors d’usage selon les experts de Janes.
2. Les détails de l’opération : drones, tactiques et zones visées
Selon des sources croisées par Defense One et le Financial Times, l’attaque a impliqué un mélange de drones à longue portée de type UJ-22 Airborne, de drones kamikazes modifiés d’origine civile (notamment des modèles DJI), et de prototypes conçus localement en coopération avec des ingénieurs occidentaux.
Ce raid multidirectionnel s’est appuyé sur une saturation électronique des radars russes (EW spoofing) et sur des vols à très basse altitude, souvent à quelques mètres du sol, pour contourner les systèmes Pantsir et S-400 déployés autour des bases stratégiques. Engels, Morozovsk, Shaikovka, Voronej et Tambov ont été visées simultanément, avec des attaques secondaires sur des dépôts logistiques et des centres radar.
Le mode opératoire, selon des analystes israéliens consultés par DEBKAfile, pourrait s’inspirer des doctrines israéliennes de « drone swarm » déployées en Syrie, mais à une échelle inédite. L’effet recherché n’était pas uniquement matériel, mais psychologique : montrer que la Russie n’est plus invulnérable, même loin du front.
3. L’impact stratégique : plus qu’une victoire symbolique
Au matin du 2 juin, des images diffusées sur Telegram et confirmées par les satellites de Planet Labs montraient plusieurs bombardiers russes TU-95 en flammes. À Engels, au moins trois TU-160 « Blackjack » seraient hors d’usage selon Oryx, ce qui représente une perte de près de 10 % de la flotte opérationnelle de ce type d’appareils.
Plus encore que la perte matérielle, c’est la signification stratégique de l’opération qui bouleverse les équilibres. L’Ukraine a réussi là où aucune armée occidentale n’avait osé : frapper l’épine dorsale de la force nucléaire stratégique russe. Le message est limpide : même les symboles du pouvoir peuvent être atteints. L’effet psychologique sur la doctrine de dissuasion russe est colossal.
« C’est comme si les États-Unis perdaient des B-52 stationnés au Kansas suite à une frappe de drones iraniens », commente le chercheur Michael Kofman pour le CNAS.
4. Réaction du Kremlin : déni public, panique en interne
Le ministère russe de la Défense a d’abord tenté de minimiser les dégâts, parlant de « tentatives d’intrusion aérienne neutralisées » et de « faibles dommages matériels ». Pourtant, dès le 3 juin, plusieurs canaux Telegram proches du FSB (notamment Rybar) publiaient des vidéos montrant des carcasses fumantes sur le tarmac d’Engels.
Le président Vladimir Poutine ne s’est pas exprimé publiquement sur l’événement, mais une réunion d’urgence aurait été convoquée dans la nuit du 2 juin avec les chefs des armées, du FSB et de Roscosmos, selon le journaliste militaire Pavel Felgenhauer. Plusieurs commandants de zone auraient été relevés de leurs fonctions dans la journée du 3 juin.
« Ce n’est pas une gifle, c’est une décapitation tactique », selon Igor Korotchenko, rédacteur en chef de Natsionalnaya Oborona.
Côté occidental, c’est le silence radio. Ni la Maison Blanche, ni l’Élysée, ni Downing Street n’ont officiellement commenté l’opération. Officieusement, un diplomate français cité dans Le Monde parle d’un « tournant stratégique irréversible ». Le chancelier allemand Olaf Scholz aurait demandé une analyse complète des défenses russes via le BND.
En Chine, en revanche, la réaction a été plus audible. Dans les colonnes du Global Times, plusieurs experts militaires dénoncent une opération « irresponsable » et craignent une escalade vers l’usage tactique d’armes non conventionnelles. Pékin a convoqué l’ambassadeur d’Ukraine pour obtenir des clarifications.
Israël, lui, aurait fourni des renseignements techniques via des intermédiaires privés, selon The Jerusalem Post, tout en niant toute implication étatique.
6. Que peut faire la Russie maintenant ? Trois scénarios
Face à ce désastre symbolique et opérationnel, plusieurs options sont sur la table du Kremlin :
Riposte massive conventionnelle : une frappe coordonnée sur les centres de commandement ukrainiens à Kyiv ou Dnipro, comme avertissement. Mais ce type de réponse risquerait de révéler davantage l’inefficacité de l’arsenal russe à longue portée.
Attaque hybride en Moldavie ou dans les Balkans : selon le Centre d’analyse de la politique européenne (CEPA), une opération de diversion serait probable pour détourner l’attention médiatique.
Escalade technologique : l’usage de nouveaux systèmes hypersoniques comme le Zircon contre des cibles militaires ukrainiennes majeures, dans une logique de surenchère technologique.
Mais selon Tatiana Stanovaya (R.Politik), la tentation du Kremlin serait de ne rien faire immédiatement : « Poutine ne peut pas se permettre un aveu d’échec, mais toute riposte mal calibrée amplifierait encore la défaite. »
7. Redéfinir la doctrine militaire : l’effet Spiderweb
L’attaque Spiderweb est en train de redéfinir la guerre moderne. Elle marque la transition d’un modèle de dissuasion nucléaire figé vers une vulnérabilité asymétrique généralisée. Les experts du RAND Corporation parlent désormais d’un « paradigme post-dissuasion », où la multiplication des frappes par essaims de drones s’impose comme une arme du pauvre, capable de rivaliser avec les arsenaux les plus sophistiqués.
Pour la Russie, cela implique une révision urgente de la chaîne de commandement aérienne, du renseignement anti-drone, et de la doctrine de protection des infrastructures stratégiques. Pour l’OTAN, c’est une démonstration que la guerre de demain se joue dans les airs… à quelques mètres du sol.
« Spiderweb, c’est Pearl Harbor version 2025. La surprise n’est plus aéronavale, elle est algorithmique. » — Colonel (ER) Philippe Labourdette, IHEDN.
8. Un tournant stratégique irréversible
Jamais un État n’avait osé frapper si profondément, avec si peu de moyens, une puissance nucléaire. Jamais une base stratégique n’avait été ainsi percée, filmée, partagée, moquée. *Spiderweb* restera une balise dans l’histoire militaire moderne.
Mais cette opération soulève une vérité plus dérangeante encore : nous entrons dans une ère où quelques milliers d’euros de technologie peuvent annihiler des milliards d’investissement militaire. L’arme faible a changé de camp.