Il va y avoir du ménage chez les influenceurs qui proposent des placements mirobolants sur les réseaux sociaux! Alors que le ministère des Finances vient d’achever une grande consultation publique pour créer un code de bonne conduite à leur intention, ce sont plutôt leurs mauvaises pratiques qui font l’actualité. La DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a publié une étude sur les pratiques commerciales d’une soixantaine d’influenceurs très populaires, constatant que plus de 60% d’entre eux présentent des anomalies en termes de respect des réglementations. La finance n’échappe pas au phénomène.
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Un influenceur banni d’Instagram
Une association d’une centaine de personnes vient de déposer une plainte pour « escroquerie en bande organisée et abus de confiance » contre Marc Blata. Cette star de la téléréalité installée à Dubai et suivie par plus de 4 millions d’abonnés sur Instagram, avait fait la promotion de NFT (non-fungible tokens). Vendus par la plateforme Ani-moon, ces certificats numériques promettaient des gains très importants aux premiers investisseurs: 2.500 dollars offerts mensuellement à vie, des vêtements de luxe, des voyages au Japon, gains de cartes Pokémon mais rien n’a finalement été livré aux épargnants et les fondateurs du site se sont évaporés avec un magot de 6,3 millions de dollars.
Marc Blata est également accusé d’avoir incité ses abonnés à miser sur le marché mondial des devises, très volatil: « Tu as 100% de chance de gagner de l’argent tous les mois avec moi », « Inscris-toi, ça va encaisser fort » en passant par une plateforme de trading pour faire les mêmes investissements que lui. Il touchait plusieurs centaines d’euros à chaque ouverture de compte d’un de ses filleuls. Le 26 janvier, Instagram a supprimé son compte.
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Des outils de certification
En 2021, Nabilla Vergara-Benattia avait déjà écopé d’une amende de 20.000 euros pour avoir fait de la publicité déguisée pour un site de trading de bitcoins sur les réseaux sociaux en 2018. « Ces problèmes concernent vraiment une minuscule partie des 150.000 influenceurs recensés en France, mais c’est très dommageable pour l’ensemble du secteur », regrette Guillaume Doki-Thonon, fondateur de l’agence de marketing d’influence Reech.
Pour éviter les mésaventures, mieux vaut donc s’assurer que l’influenceur est certifié par l’autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP). Dans ce cas, il doit déclarer clairement ses partenariats avec des sites ou des marques. Et qu’il a une vraie compétence sur les placements dont il parle, en ayant produit des contenus sur le sujet, plutôt que d’avoir simplement un grand nombre d’abonnés.