« Un secret d’État. » C’est l’expression employée par certains salariés marocains du bureau de liaison israélien à Rabat lorsqu’on les interroge à propos de « l’affaire David Govrin ». Début septembre, accusés « d’irrégularités », « l’ambassadeur » de l’État hébreu et son staff ont fait l’objet d’une enquête menée sur place par plusieurs hauts fonctionnaires du ministère israélien des Affaires étrangères.
La liste des forfaits et dépassements présumés est longue et comporte notamment des allégations de « harcèlement sexuel » et d’« exploitation sexuelle » contre David Govrin et de hauts fonctionnaires israéliens, des disparitions de cadeaux diplomatiques – dont un présent de grande valeur offert par le roi Mohammed VI –, des « passations de marchés en dehors du respect des lois », la présence inexpliquée du mystérieux homme d’affaires Samy Cohen à des réunions entre les diplomates et des ministres israéliens, un management chaotique, et une atmosphère conflictuelle entre David Govrin et certains de ses collaborateurs.
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Face à cette situation pour le moins explosive, le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Alon Ushpiz, a décidé de rappeler David Govrin et une grande partie de son équipe le 6 septembre. Une semaine plus tard, le 14 septembre, la diplomatie israélienne – qui poursuit à ce jour ses investigations concernant le « Govrin Gate » –, a même nommé une nouvelle cheffe par intérim du bureau de liaison de Rabat : Alona Fisher, ex-ambassadrice d’Israël en Serbie. Quant à David Govrin, son éventuel retour à Rabat paraît très compromis.