Les extorsions persistent malgré l’état d’urgence au Honduras

## LA LUTTE CONTRE LES EXTORSIONS AU HONDURAS MALGRÉ L’ÉTAT D’EXCEPTION

Au Honduras, la capitale Tegucigalpa et d’autres villes du pays sont aux prises avec un fléau de la criminalité organisée, notamment les gangs Barrio 18 et la Mara Salvatrucha 13. Ces groupes criminels ont infiltré toutes les institutions de l’État, semant la terreur et l’insécurité parmi la population. En octobre 2022, des dizaines de personnes ont dû fuir leur domicile, menacées de mort par l’un de ces gangs. Le pasteur Santos, qui aide les jeunes à échapper à l’emprise des groupes criminels, témoigne du climat de peur qui règne dans ces quartiers abandonnés.

### UN BILAN MITIGÉ FACE AUX EXTORSIONS

Face à cette situation alarmante, la présidente Xiomara Castro a décidé de mettre en place un plan anti-extorsion, s’inspirant du modèle appliqué au Salvador voisin. En décembre 2022, un état d’exception a été déclaré, permettant le déploiement des forces de sécurité, des arrestations massives et des perquisitions sans mandat. Malgré ces mesures drastiques, le bilan reste mitigé. Les gens dans les quartiers touchés ne comprennent pas toujours les implications de cet état d’exception et restent perplexes quant à son efficacité réelle.

Dans cette lutte contre les extorsions, les chiffres sont éloquents :
| | Honduras |
|—————————|———–|
| Nombre d’habitants | 10 millions|
| Date de l’état d’exception| 6 décembre 2022|
| Durée initiale | 45 jours |
| Élargissement | Plus de la moitié des villes du pays |

Malgré les chiffres et les mesures prises, la réalité sur le terrain est complexe. Les gangs continuent de sévir, intimidant la population et obligeant les jeunes à rester dans leurs rangs sous peine de représailles. Les institutions de l’État restent fragiles, minées par la corruption et l’infiltration des groupes criminels.

### DES ENJEUX SOCIAUX ET ÉCONOMIQUES PROFONDS

Au-delà de la sécurité publique, la lutte contre les extorsions au Honduras révèle des enjeux sociaux et économiques profonds. La pauvreté et les inégalités sont criantes dans les quartiers comme la Colonia Villanueva à Tegucigalpa. Le manque d’infrastructures de base, comme des routes goudronnées ou un approvisionnement régulier en eau potable, rend la vie des habitants encore plus précaire.

Pour faire face à cette crise multidimensionnelle, il est crucial d’adopter une approche globale, combinant des mesures de sécurité avec des politiques sociales et économiques inclusives. Il est essentiel de renforcer les institutions de l’État, de lutter contre la corruption et de promouvoir le développement humain pour briser le cycle de la violence et de la pauvreté.

En conclusion, la situation au Honduras est complexe et demande des solutions durables et holistiques. Malgré l’état d’exception en place et les efforts déployés par le gouvernement, la lutte contre les extorsions reste un défi majeur pour le pays. Il est crucial de s’attaquer aux racines du problème et de construire un avenir plus sûr et plus juste pour tous les Honduriens.

Pour en savoir plus sur la situation au Honduras et les enjeux de la lutte contre les extorsions, consultez les ressources suivantes :
– [L’ex-président du Honduras reconnu coupable de trafic de drogue devant la justice américaine](https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/08/l-ex-president-du-honduras-reconnu-coupable-de-trafic-de-drogue-international-devant-la-justice-americaine_6220957_3210.html)