Après une tentative infructueuse de lancement de satellites à l’aide d’une fusée larguée par un Boeing 747 en début d’année, Virgin Orbit, entreprise lancée par Richard Branson, a annoncé ce jeudi mettre fin à ses opérations, faute de renflouement de la part de son actionnaire principal. Cette décision entraîne la suppression de 85% de ses 800 employés. La société, dont l’action a chuté de 45% depuis la fermeture de Wall Street, se retrouve ainsi en faillite, son action ayant vu sa valeur divisée par soixante depuis janvier 2021.
Cette entreprise fait partie de ces « zombies » qui, portées par la politique de relance de la Fed lors de la pandémie de Covid-19, ont bénéficié d’investissements gratuits et absurdes qui leur ont permis de tenir le coup même si elles ne produisent rien. Toutefois, avec la remontée des taux d’intérêt à court terme, qui ont bondi de 0 % en mars dernier à plus de 4,75% en un an, le financement des entreprises s’avère de plus en plus difficile. Les 71 introductions en Bourse de Wall Street en 2022 n’ont permis de lever que 7,7 milliards de dollars, soit dix-huit fois moins que les 142 milliards de dollars de l’année précédente, preuve que les financements gratuits ne sont plus d’actualité.
Pour éviter la faillite, certaines entreprises sans projet viables trouvent un actionnaire décidé à investir la dernière fois avant de fermer les portes. Cependant, lorsqu’il s’avère impossible ou presque de lever des fonds sur le marché financier, la sanction tombe. Le phénomène dépasse celui des banques régionales, depuis la faillite de la Silicon Valley Bank en mars 2023 ou celui des cryptodevises, depuis l’effondrement frauduleux de FTX à l’automne 2022.
Parmi les entreprises en difficulté, on trouve WeWork, une entreprise de coworking qui aurait dû être cotée en bourse en septembre 2019 après avoir été valorisée à 47 milliards de dollars par son principal actionnaire, SoftBank japonais. WeWork avait alors subi une vaste restructuration et, profitant de l’engouement du public pour le télétravail en raison de la pandémie de Covid-19, elle s’était finalement introduite en bourse en 2021, mais à un prix revu à la baisse de 9 milliards de dollars, via une Société d’Acquisition à Vocation Spécifique (SPAC), ces coquilles vides qui permettent de s’introduire en Bourse sans respecter les procédures traditionnelles mais qui s’avèrent être des pièges à gogo. Avec l’offre de bureaux excédentaire, WeWork n’a pas échappé à la règle et risque également la faillite.
Le financement du système économique est un véritable enjeu pour l’avenir des petites et grandes entreprises. La relance, la cohérence et la vision à long terme sont les clés du succès de toute activité économique.