Le PQ et QS sont condamnés à s’entendre


En 2017, les délégués de Québec solidaire rejetaient brutalement toute forme de convergence avec le Parti Québécois. Certains allaient même jusqu’à traiter les péquistes de «néolibéraux» et de «racistes». Un bien mauvais vaudeville.

La réalité était pourtant fort simple. Les solidaires se voyant comme l’unique alternative aux libéraux de Philippe Couillard, ils avaient surtout jugé qu’une alliance avec le PQ – un «vieux» parti sur son déclin – irait à l’encontre de leurs intérêts partisans.

Aux élections de 2018, la victoire de la CAQ leur a toutefois ravi le titre d’alternative aux libéraux. Cette année, QS a néanmoins refait la même erreur d’analyse.

Sous son chef Gabriel Nadeau-Dubois, QS s’est présenté comme l’unique alternative à la CAQ de François Legault et le seul parti méritant le statut d’opposition officielle. On connaît la suite…

Avec 11 députés et 15,43 % des voix, QS se retrouve même piégé avec le PQ. Lequel, avec ses 3 députés et 14,61 % des voix, n’a pas droit lui non plus au précieux statut de groupe parlementaire reconnu à l’Assemblée nationale.

À moins, bien sûr, que l’opposition officielle libérale n’y consente. Ce qui, contrairement à 2018, est loin d’être fait. Le sort parlementaire des deux frères ennemis se retrouve ainsi lié à nouveau.

Inévitable question

L’ironie est cruelle. Une question vitale se posera donc inévitablement.

Malgré les lourdes rancunes mutuelles héritées du rejet par QS de toute convergence avec le PQ, les deux partis seront-ils un jour tentés par une nouvelle réflexion sur le sujet? Bien malins les devins. Ce qu’on peut en dire est néanmoins ceci.

Parce que la victoire de la CAQ est massive et que l’opposition est divisée comme jamais en quatre partis de force similaire en termes de voix récoltées, avec le temps, l’idée d’une alliance QS-PQ pourrait sembler moins farfelue.

Rappelons d’ailleurs que le défunt projet de convergence PQ-QS ne visait pas à fusionner les deux partis. Il proposait plutôt une alliance stratégique sous la forme d’un pacte électoral.

Dans certains comtés ciblés, ce pacte leur aurait permis de présenter un seul candidat d’un des deux partis. Objectif : tenter de barrer la route au candidat local du PLQ ou de la CAQ. Ce qui ne s’est jamais produit.

Atomes crochus

Il est vrai cependant que les électeurs solidaires et péquistes ne sont pas des vases communicants automatiques. La victoire surprise du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon dans Camille-Laurin contre le député sortant de la CAQ oblige toutefois à la réflexion.

Facilitée par le retrait forcé de la candidate de QS, l’élection de PSPP permet en effet de penser qu’une alliance, si elle était volontaire, serait possiblement plus prometteuse que le statu quo.

Le PQ étant maintenant réduit à 3 sièges, si des pourparlers reprenaient un jour avec QS – un gros «si» –, il leur faudrait trouver une nouvelle formule d’alliance.

Sur plusieurs dossiers, dont la santé et l’environnement, on note aussi qu’entre PSPP et GND, les atomes crochus sont beaucoup plus nombreux qu’en 2017 sous le chef péquiste Jean-François Lisée et le pénible souvenir de la charte des valeurs.

Alors, qui sait? Ne serait-ce qu’au nom du principe de réalité et de lucidité, les solidaires et les péquistes seront-ils finalement condamnés à s’entendre?



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