Il faut tabler sur des causes où l’accusé est reconnu coupable dans un procès pour agression sexuelle, comme l’ex-député Harold Lebel cette semaine, pour inciter les victimes à porter plainte.
Selon les données les plus récentes, à peine 5 % des crimes sexuels sont rapportés à la police au Québec. C’est beaucoup trop peu, évidemment. Cela fait en sorte que des agresseurs peuvent continuer d’agir en toute impunité et faire d’autres victimes.
Tout est loin d’être parfait dans notre système de justice. Le traitement offert aux présumées victimes a fait l’objet de nombreuses critiques au fil du temps.
Améliorations apportées
Des améliorations ont cependant été apportées, jusqu’à la création de projets pilotes de tribunaux spécialisés en matière d’agression sexuelle.
Ainsi, on ne peut plus dire que la justice banalise les agressions, comme à une certaine époque pas si lointaine.
Aussi la victoire de la victime d’Harold Lebel, qui a choisi de faire confiance au système de justice, est de nature à inciter d’autres personnes à suivre cette voie.
Certaines vont hésiter et choisir la justice réparatrice, et il s’agit d’une décision personnelle. Mais en quoi ce dernier processus permet-il de protéger d’autres victimes de l’agresseur, si celui-ci n’est jamais dénoncé ni puni ? Il y a là aussi matière à réflexion.
Documentaire sur le processus
Il est d’autant plus intéressant de savoir que la victime de l’ex-député Lebel collabore à un documentaire. On s’y penchera sur son expérience avec le processus judiciaire, qu’on souhaite ainsi démystifier.
Cette démarche, dont l’aboutissement est prévu pour le début de l’année, pourra permettre à d’autres victimes qui découvrent le système de justice de se sentir moins seules. Elle sera aussi l’occasion de pointer les failles du système et d’encourager son amélioration à d’autres égards.
Il faut déjà faire preuve de courage pour dénoncer, et cette victime a choisi d’aller encore plus loin pour les suivantes. Sa démarche mérite d’être saluée haut et fort.