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Le Chili refuse une nouvelle fois de valider un projet de Constitution.

Le Chili rejette pour la seconde fois un projet de nouvelle Constitution


LE CHILI REJETTE POUR LA SECONDE FOIS UN PROJET DE NOUVELLE CONSTITUTION

Dimanche 17 décembre, les Chiliens ont une fois de plus rejeté un projet de nouvelle Constitution, avec près de 56 % des voix exprimées contre. Cette décision marque le refus de remplacer la Constitution actuelle, établie sous la dictature d’Augusto Pinochet, qui restera en vigueur. Il s’agit de la deuxième tentative de réforme constitutionnelle en un peu plus d’un an, la première proposition progressiste ayant également été rejetée en septembre 2022 malgré le soutien du président de gauche, Gabriel Boric, plus jeune dirigeant de l’histoire du Chili à l’âge de 37 ans.

PLUSIEURS REVERS POUR BORIC

Malgré l’enthousiasme initial pour une réforme sociale profonde et une nouvelle Constitution, la pandémie, l’inflation et un sentiment croissant de lassitude ont refroidi les ardeurs. Il en résulte que le président Boric doit maintenant se concentrer sur d’autres urgences, telles que les réformes fiscales et des retraites. L’école d’administration publique de l’université Diego-Portales estime que ce moment de rejet peut être l’occasion pour le président de relancer des réformes qui étaient au point mort.

UN ÉCHEC POUR L’EXTRÊME DROITE CHILIENNE

La tendance conservatrice l’a emporté avec le rejet du projet de nouvelle Constitution. Le Parti républicain ultraconservateur, en tête du scrutin pour élire le Conseil constitutionnel en mai 2023, a su séduire les électeurs par son discours ferme contre l’insécurité, associée principalement à l’immigration vénézuélienne. Cette défaite est considérée comme un revers pour l’extrême droite, qui avait présenté ce vote comme une consultation sur la popularité du président Boric. La nouvelle Constitution portée par les conservateurs entendait renforcer le caractère conservateur du texte actuel, en particulier sur des questions sensibles comme la sécurité publique et l’avortement.

Une loi autorisant l’avortement a été adoptée au Chili en 2017, mais uniquement en cas de risque pour la vie de la mère, de viol ou de fœtus non viable. La Constitution actuelle, qui « protège la vie de celui qui va naître », rend difficile la justification d’un avortement. Le texte défendu par les conservateurs, en faisant de l’embryon une personne, aurait rendu encore plus difficile l’accès à l’avortement, ce qui a été un point déterminant dans le rejet du projet de nouvelle Constitution.

RÉFÉRENCES

https://www.nouvelobs.com/monde/20231217.OBS82199/le-chili-revote-dimanche-sur-un-nouveau-projet-de-constitution-sur-fond-d-immense-lassitude.html

https://www.nouvelobs.com/amerique/20220905.OBS62761/au-chili-la-nouvelle-constitution-rejetee-par-pres-de-62-des-electeurs-un-echec-pour-la-gauche.html

https://www.nouvelobs.com/monde/20230911.OBS77969/cinquante-ans-apres-le-coup-d-etat-du-11-septembre-1973-les-chiliens-n-arrivent-pas-a-tourner-la-page-pinochet.html

https://www.nouvelobs.com/chroniques/20230424.OBS72551/au-chili-l-audace-prudente-de-la-gauche.html

https://www.nouvelobs.com/monde/20220528.OBS59022/les-chiliens-ne-sont-pas-patients-gabriel-boric-l-espoir-decu-de-la-gauche-chilienne

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