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Lausanne«L’as des crédits Covid frauduleux» risque sept ans de prison
Le procureur Anton Rüsch a requis mardi au Tribunal criminel de Lausanne une peine de sept ans de prison à l’encontre d’un businessman qui, par le biais de chiffres d’affaires fantaisistes, avait obtenu 3,5 millions de prêts Covid.
Il avait vu les crédits Covid comme une occasion en or de renflouer ses nombreuses sociétés qui périclitaient. Mais Halit* avait vu gros, trop gros. Au point de bidonner des chiffres d’affaires exagérément gonflés afin de toucher le maximum d’argent avec le minimum de contrôles à cause de la situation d’urgence liée au début d’une pandémie qui faisait trembler toute la planète. L’homme d’affaires helvético-turc avait réussi, avec du pipeau, à se voir accorder des prêts sans intérêt d’environ 3,5 millions de francs.
Rattrapé par la patrouille, «l’as des crédits Covid frauduleux» s’est retrouvé au Tribunal criminel de Lausanne pour, notamment, escroquerie par métier, abus de confiance et blanchiment d’argent. Il a admis en très grande partie les faits en expliquant son attitude frauduleuse par un besoin de liquidités pour renflouer ses entreprises.
Mardi, le procureur Anton Rüsch a requis 7 ans de prison ferme et une peine pécuniaire ferme de 90 jours-amende à 30 francs contre l’économiste. En ce qui concerne l’oncle de Halit, poursuivi pour avoir dépensé à des fins privées 35’000 francs issus d’un crédit Covid, le représentant du Ministère public a requis une peine de 120 jours-amende à 30 francs assortie d’un sursis de 2 ans.
«Il me reste ma famille»
Avocate de l’homme d’affaires en détention avant jugement, Me Patricia Spack Isenrich a plaidé une peine de 36 mois avec un sursis partiel de 15 mois. Propriétaire immobilier, patron d’entreprises et président de club il y a peu, Halit a tout perdu. «Il me reste ma famille», a indiqué le quadra qui a promis de se montrer irréprochable à l’avenir.
(apn)