Journée de mobilisation en France : « L’heure est grève »

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À la une de la presse, ce mardi 18 octobre, le mouvement de grève, aujourd’hui, en France, où le mouvement social parti des raffineries est en train de s’élargir.

Cette journée d’action centrée sur les salaires fait bien sûr la une de nombreux quotidiens français, à commencer par Libération : « L’heure est grève », avec un dessin de Coco montrant le président Macron soufflé par les revendications des manifestants. 

« Salaires : l’essence de la grève »: L’Humanité précise que l’appel à la mobilisation a été lancé par la CGT, FO, Solidaires et la FSU, qui demandent « une hausse générale des rémunérations ».

Midi Libre annonce « une journée noire » et se demande si les pénuries et les grèves, notamment dans les transports, vont bloquer le pays. Dans un entretien au journal local, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, n’appelle pas, lui, à la grève, et dit privilégier les discussions entreprise par entreprise. Selon lui, « le bordel, ça n’a jamais servi à personne ». Laurent Berger, que l’on retrouve aux côtés du patron de la CGT, Philippe Martinez, dans le dessin de Kak, pour l’Opinion. « La méthode Berger, dit l’un, c’est cheminer ensemble ». « La méthode Martinet », menace l’autre, tout de cuir vêtu. Le journal évoque les « différences de méthodes » entre les deux centrales syndicales, illustration du vieux « clivage entre réformistes et  contestataires », sur fond d’élections professionnelles à venir.

À la une également, la décision de l’Union européenne de sanctionner l’Iran si la fourniture de drones de combats à la Russie, pour la guerre en Ukraine, est avérée. D’après The Financial Times, les ministres des Affaires étrangères européens sont prêts à prendre des mesures concrètes contre Téhéran, qui nie la fournitures de drones à Moscou, en cas de « preuves irréfutables ». Le quotidien britannique prévient que « les allégations de soutien militaire iranien à la Russie, ainsi que les critiques occidentales de la répression des manifestations, en Iran, risquent de compliquer encore un peu plus les efforts diplomatiques pour relancer l’accord nucléaire » iranien.

L’Iran, où l’inquiétude grandit sur le sort réservé à Elnaz Rekabi. Cette jeune athlète iranienne a participé, le week-end dernier au championnat d’Asie d’escalade à Séoul, en Corée du Sud, sans porter le voile islamique, en signe de soutien au mouvement de contestation. Depuis, ses proches sont sans nouvelles et le site indépendant Iran Wire affirme qu’Elnaz Rebabi a été emmenée, une fois la compétition finie, à l’ambassade d’Iran à Séoul, d’où elle pourrait être rapatriée en Iran pour y être directement transférée à la prison d’Evine de Téhéran. Cette prison où sont détenus de nombreux opposants politiques et où un incendie a fait au moins dix morts, samedi 15 octobre.

Au Royaume-Uni, le nouveau ministre des Finances a annulé, lundi 17 octobre, la quasi-totalité des baisses d’impôts annoncées par la Première ministre, Liz Truss. « Hunt déchire les plans de la Première ministre dans une volte-face stupéfiante sur les impôts » : The Guardian indique que le nouveau chancelier de l’Échiquier a non seulement annoncé des hausses d’impôts et des réductions des dépenses, mais qu’il est également revenu, partiellement, sur le gel des prix de l’énergie – dont Liz Truss avait fait son mantra.

« Hunt prend les commandes, la PM redoute la sortie » : The I annonce une journée très très compliquée pour Liz Truss, mercredi 19 octobre, lors des questions au gouvernement à la Chambre des communes. « La Première ministre fantôme » : The Sun ironise sur le « désespoir » de Liz Truss, condamnée à écouter en silence son ministre des Finances détricoter son « mini-budget ».

Le plus déchaîné est The Daily Star, qui montre la patronne du gouvernement sous la forme d’une feuille de laitue défraîchie, en soins intensifs, « on leaf support » – le jeu de mots est assez intraduisible. Les dessinateurs de presse boivent du petit lait. « Nous prenons temporairement le contrôle de la situation », annonce Jeremy Hunt en uniforme de commandant-en-chef, dans le dessin de Blower pour The Guardian. « Stabilité, stabilité », martèle Liz Truss vue par Brighty pour The Sun, ce qui la stabilise étant le couteau que Jeremy Hunt lui planté dans le dos. Last but not least : Liz Truss apparaît mourante, dans une parodie du célèbre tableau de Rembrandt, « La leçon d’anatomie du docteur Tulp », alias Jeremy Hunt, dans un dessin de l’excellentissime Morten Morland, pour The Times.

Un mot, pour terminer, de l’attribution du Ballon d’or 2022 au Français Karim Benzema et à l’Espagnole Alexia Putellas. Les héros du jour ont les honneurs de la presse sportive espagnole. « De justicia y oro » (« De justice et d’or »), salue Marca, qui juge plus que mérités ces deux Ballons d’Or.

« De l’or pur », s’émerveille Mundo Deportivo, en rappelant que Karim Benzema est le premier Français depuis Zinedine Zidane en 1998, à atteindre cette consécration, qu’Alexia Putellas obtient, elle, pour la deuxième année d’affilée. La joueuse du Barça, qu’on retrouve, sans Benzema, chez elle, à la une du quotidien sportif catalan Sport : « Alexia est d’or ».

Karim Benzema, de son côté, ramène « le ballon à la maison » et L’Équipe évoque à la fois « une apothéose et une promesse ». « Toucher son rêve d’enfant à près de 35 ans, après des années chaotiques, une condamnation judiciaire, cinq ans loin de l’équipe de France et de longues saisons à aider d’autres que lui à conquérir le Ballon d’Or, est l’une des histoires les plus belles et les plus renversantes de la distinction attribuée par France Football depuis 1956 », s’émeut le journal.

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