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Visite d’Élisabeth Borne à Alger : « Pas un mot sur les violations des droits de l’Homme »

Visite d'Élisabeth Borne à Alger : "Pas un mot sur les violations des droits de l'Homme"



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À la une de la presse, ce lundi 10 octobre, la visite de la Première ministre française Élisabeth Borne en Algérie. Elle vise à concrétiser la réconciliation amorcée cet été par les présidents Macron et Tebboune. La colère de Vladimir Poutine, après la destruction, samedi, du pont de Crimée. Et la poursuite de la répression du mouvement de contestation en Iran.

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À la une de la presse, la visite, depuis samedi 8 octobre, de la Première ministre française Élisabeth Borne en Algérie. Une visite pour concrétiser la réconciliation amorcée cet été.

Présentée comme une visite « de travail » par El Moudjahid, ce déplacement a pour objectif de développer les « potentialités exceptionnelles » des relations franco-algériennes, selon le journal officiel, qui montre Élisabeth Borne tout sourire aux côtés de son homologue, Aïmene Benabderrahmane. Le Premier ministre algérien salue « la nouvelle dynamique (qui) permettra, selon lui, d’approfondir la concertation » engagée cet été par le président Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, qui ont exprimé, lors d’un entretien téléphonique, hier, « leur satisfaction pour l’évolution positive et le niveau des relations ».

Élisabeth Borne n’est pas en reste d’amabilités. Dans une interview accordée au site TSA Algérie, la Première ministre souligne de son côté « l’ampleur sans précédent » de la délégation ministérielle qui l’accompagne. Le signe, selon elle, du « dynamisme, (de) la richesse et (de) la densité » de la coopération entre Paris et Alger et des « bénéfices mutuels » que l’une et l’autre peuvent « retirer d’une relation plus étroite ».

Voilà pour amabilités et les déclarations officielles. Concrètement, à quoi va servir cette visite ? C’est précisément la question posée par Le Matin d’Algérie, qui affirme qu' »aucun dossier stratégique n’est officiellement prévu sur la table », « ni la sécurité, ni celui de l’énergie ». « Pas un mot (non plus) sur la question des violations des droits de l’Homme », critique le journal, qui regrette que « les 300 détenus d’opinion et la mise entre parenthèses de toutes les libertés démocratiques ne (soient) pas la priorité des Français ». « Le président français ne voudrait pas ouvrir un nouveau front gazier ! », ironise le journal, pas très satisfait non plus que « la question mémorielle » ait été renvoyée à une commission mixte d’historiens : « C’est connu, quand on veut éluder un problème on lui crée une commission ».

Du côté de la presse française, Libération évoque une Algérie « de retour sur le devant de la scène internationale », un pays qui fait partie des plus gros producteurs mondiaux de gaz, et qui se retrouve « plus courtisé que jamais », depuis la guerre en Ukraine – y compris par la France, même si « Paris assure officiellement que la question des livraisons de gaz «n’est pas à l’ordre du jour ». Le journal Libération, qui s’est rendu à Bab el Oued, mythique quartier populaire d’Alger, où il a constaté que l’envolée des cours des  hydrocarbures ne semble cependant pas beaucoup profiter à une population touchée de plein fouet par la flambée des prix et le chômage – plus de 12 % de la population, actuellement. Bab el Oued, dont certains habitants expriment un sentiment de rancœur persistant envers une France perçue comme « hypocrite et intéressée ». Un sentiment exacerbé depuis la réduction par deux, le mois dernier du nombre de visas accordés aux Algériens et aux Marocains, qui a entraîné une augmentation des traversées illégales en Méditerranée.

À la une également ce matin, la réplique de Vladimir Poutine à la destruction partielle, samedi 8 octobre, du pont de Crimée. La destruction de cette infrastructure, à la fois stratégique et symbolique, a déclenché la « colère » du président russe – qui a dénoncé « un acte de terrorisme », et répliqué à cette explosion par des bombardements délibérés sur des zones civiles à Zaporijja, selon la version britannique du gratuit Metro, qui parle d’au moins 13 morts.

L’explosion du pont de Crimée, inauguré en grande pompe par Vladimir Poutine lui-même en 2018 est en revanche perçue, côté ukrainien, comme une victoire éclatante sur le patron du Kremlin, comme en témoignent de jeunes ukrainiennes posant, à Kiev, devant une photo de l’explosion, à la une du Times. Mediapart parle, lui d’un « camouflet de plus pour le dictateur russe », à l’issue d’une semaine qui devait célébrer l’annexion des territoires occupées d’Ukraine – un Vladimir Poutine « de plus en plus contesté », d’après le site d’info français. D’où le dessin de David Rowe, publié sur Twitter, où l’on voit le président russe menacé par les flammes du pont de Crimée. Vladimir Poutine, et ses généraux, littéralement soufflés par l’explosion du pont dans un dessin signé Morten Morland, pour The Times.

Un mot, pour terminer, de la répression de la contestation toujours en cours en Iran. The Guardian fait état d’arrestations, dimanche 9 octobre, d’écoliers dans les locaux-mêmes de leurs écoles par des hommes armés arrivant dans des fourgonnettes sans plaque d’immatriculation. Le quotidien britannique rapporte que les autorités ont annoncé, hier également, la fermeture de toutes les écoles et établissements d’enseignement supérieur du Kurdistan iranien – d’où était originaire Mahsa Amini, dont la mort a mis le feu aux poudres. Le journal cite notamment la réaction de la ministre allemande des Affaires étrangères. Pour Annalena Baerbock, « quiconque bat des femmes et des filles dans les rues, enlève des gens qui ne veulent rien d’autre que vivre librement, est du mauvais côté de l’Histoire ». L’Histoire où entrera peut-être la photo, prise le 3 octobre et publiée notamment par Libération, de jeunes Iraniennes dans une salle de classe, brandissant un doigt d’honneur en direction d’un portrait du Guide suprême Ali Khamenei.


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