La conseillère aux Etats et ancienne ministre jurassienne Elisabeth Baume-Schneider (PS) a été élue au Conseil fédéral mercredi. Elle permet à son canton d’obtenir son premier représentant au gouvernement, 43 ans après son entrée en souveraineté.
Née en 1963 à la veille de Noël à Saint-Imier, dans le Jura bernois, Elisabeth Baume-Schneider vient d’une famille d’agriculteurs établis dans les Franches-Montagnes. Elle effectue sa maturité à La Chaux-de-Fonds (NE) avant d’entreprendre des études à la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Université de Neuchâtel.
Son diplôme en poche, Elisabeth Baume-Schneider travaille pendant plus de dix ans en tant qu’assistante sociale. En 1995, cette jeune mère de famille – elle aura deux enfants, un premier en 1993 et un deuxième en 2000 – entre au Parlement jurassien et y reste jusqu’à son accession au Gouvernement, en 2003. Elle y dirigera le Département de la formation, de la culture et des sports. Trois législatures plus tard, en 2015, elle abandonne la politique et retourne à ses premières amours, prenant la direction de la Haute école de travail social et de la santé de Lausanne (HETSL).
C’est en 2019 qu’Elisabeth Baume-Schneider retrouve la politique. La socialiste jurassienne se fait élire au Conseil des Etats, réalisant le meilleur score du canton, et abandonne dans la foulée son poste à la HETSL. Très active dans le domaine social et associatif, elle préside depuis 2021 la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie de la Chambre des cantons. Au début 2022, elle est élue à la vice-présidence du PS Suisse.
« Pas des idées arrêtées » mais « des convictions fermes »
Animée d’une fibre militante, Elisabeth Baume-Schneider s’engage pour une société plus juste et fait de la défense des personnes les plus vulnérables sa priorité. Sur son site Internet, elle affiche son mot d’ordre: « mettre le bien commun au premier plan ». « Je suis et reste une femme de la base », souligne-t-elle dans une interview à 24 heures.
« Je n’ai pas des idées arrêtées, j’ai des convictions fermes et une capacité à écouter et à dialoguer », indique encore la citoyenne des Breuleux dans La Matinale de la RTS.
Elisabeth Baume-Schneider dit placer la cohésion sociale parmi ses priorités. « Elle n’est pas encore en danger, mais je pense qu’elle est fragile », souligne-t-elle. « La pandémie a montré que toute une partie de la population n’est pas toujours protégée (…) Elle est véritablement un énorme point de vigilance. La prospérité n’a du sens pour un pays aussi riche que le nôtre que si elle est partagée. »
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Considérée comme ancrée à l’aile gauche du PSS, la Franc-Montagnarde sait faire des compromis, chercher des alliances et travailler dans un esprit de collégialité, constat émanant aussi bien de ses sympathisants que de ses adversaires politiques.
« Régions périphériques »
La Jurassienne de bientôt 59 ans, à l’aise avec son profil plus rural que citadin, est encore méconnue en Suisse alémanique. Fille de paysans parlant le dialecte bernois à la maison, la sénatrice est fière de se définir comme représentante des régions périphériques. La citoyenne des Breuleux, village de quelque 1500 habitants perché à 1100 mètres d’altitude, a toujours voulu incarner la diversité qui constitue à ses yeux un atout.
Avec son origine alémanique, elle estime représenter un pont entre les régions linguistiques. « Il faut chaque fois réfléchir aux régions comme le Jura, mais aussi aux régions de montagne. Il ne faut pas jouer le clivage de la ville contre la campagne, mais travailler sur une Suisse qui est riche de ses diversités », avait-elle indiqué dans La Matinale de la RTS.
Cette mère de deux enfants aujourd’hui adultes a toujours témoigné d’un intérêt pour la justice sociale et défendu une économie à taille humaine. Elle manifeste aussi un intérêt marqué pour les enjeux de politique environnementale et climatique.
A noter qu’Elisabeth Baume-Schneider déclare 16 liens d’intérêts sur le site du Parlement, dont quatre qui sont rémunérés. Elle est notamment vice-présidence du Conseil de l’Université de Neuchâtel et siège au Conseil d’administration de la Compagnie des chemins de fer du Jura. Elle est aussi membre du syndicat suisse des services publics.
>> Le portrait d’Elisabeth Baume-Schneider par Pierre Nebel:
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