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De retour en Iran, l’athlète Elnaz Rekabi s’explique sur sa compétition sans port du voile

De retour en Iran, l'athlète Elnaz Rekabi s'explique sur sa compétition sans port du voile



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Des dizaines de personnes ont accueilli, mercredi matin, la grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi de retour à Téhéran après avoir participé à une des épreuves des championnats d’Asie d’escalade en Corée du Sud sans voile. Devant les caméras, elle a affirmé que son geste n’était pas intentionnel.

Elnaz Rekabi est bien rentrée en Iran. Les médias d’État ont annoncé que plusieurs dizaines de personnes ont accueilli, dans la matinée du mercredi 19 octobre, la grimpeuse iranienne à l’aéroport international Imam Khomeini de Téhéran.

Sa participation à la compétition avec un maillot aux couleurs de l’Iran, portant seulement un bandana et non un voile, avait été interprétée comme un geste de solidarité avec les manifestations déclenchées il y a un mois par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini après son arrestation par la police des mœurs. La République islamique impose en effet aux sportives iraniennes le port du voile même dans les compétitions à l’étranger.

Des dizaines de personnes étaient massées devant le terminal de l’aéroport pour accueillir la jeune femme avec des applaudissements et des hourras, selon une vidéo mise en ligne par le quotidien réformateur Shargh.

Elles ont ensuite entouré une camionnette blanche et une voiture où auraient pris place la sportive et des membres de son équipe.

Vêtue d’un blouson à capuche noir et d’une casquette de baseball, Elnaz Rekabi a été accueillie dans le terminal par ses proches, avant de s’adresser aux médias.

« Je suis rentrée en paix en Iran »

« En raison du climat qui régnait pendant les finales de la compétition et du fait que j’ai été appelée à prendre le départ quand je ne m’y attendais pas, je me suis retrouvée emmêlée dans mon équipement technique (…). À cause de cela je n’a pas fait attention au foulard que j’aurais dû porter », a-t-elle raconté.

« Je suis rentrée en paix en Iran, en parfaite santé et selon le programme prévu. Je présente mes excuses au peuple iranien pour les tensions créées », a-t-elle déclaré, ajoutant ne pas avoir « l’intention de dire au revoir à l’équipe nationale ».

Sa déclaration est similaire à la story postée mardi sur son compte Instagram, dans laquelle elle s’excusait pour les « préoccupations » causées et insistait sur le fait que son apparition tête nue n’était « pas intentionnelle » et sans lien avec les mobilisations actuelles.

Des groupes de défense des droits en dehors de l’Iran avaient exprimé leur inquiétude quant à la situation de la jeune femme après que ses amis eurent été incapables de la contacter pendant 48 h.

La sociologue franco-iranienne Azadeh Kian, chercheuse à l’université Paris Cité, rappelait dans une interview récente à France 24 que « Les confessions forcées sont monnaie courante en Iran. On l’a encore vu récemment avec les aveux de deux Français. »

Une thèse que les informations publiées par Iranwire mardi accréditeraient. Le média iranien affirme que le frère d’Elnaz Rekabi, Davood, également grimpeur, a été arrêté.

Avec AFP

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