Le géant bancaire Credit Suisse a connu une journée noire sur les marchés boursiers mercredi 15 mars 2023, suite à la faillite de la banque américaine SVB. L’action de la banque suisse s’est effondrée à la Bourse, touchée par les inquiétudes du secteur bancaire et les déclarations de son principal actionnaire à propos d’un improbable sauvetage en cas de difficultés. Néanmoins, Credit Suisse a suscité un regain d’intérêt chez les investisseurs jeudi 16 mars après avoir lancé une bouée de sauvetage de plus de 50 milliards de dollars avec le soutien de la banque centrale.
Afin de rassurer les investisseurs et stabiliser la situation, Credit Suisse a emprunté jusqu’à 50 milliards de francs suisses à la banque centrale suisse. Cette démarche a conduit à une envolée de plus de 30% du cours de son action. La veille, l’action avait connu sa pire séance enregistrée depuis sa création. En outre, la banque envisage des opérations de rachat de dette pour un montant global est de l’ordre de 3 milliards de francs suisses.
Pour stopper la panique, la Banque centrale suisse a assuré que les finances de Credit Suisse suffisaient aux strictes exigences de la réglementation bancaire suisse. Elle s’est dite disposée à proposer des liquidités à la banque en cas de besoin. L’autorité de régulation des marchés financiers suisses a également affirmé qu’il n’y avait aucune inquiétude à avoir quant à des risques de contagion directe entre les établissements bancaires américains et le marché financier suisse. En effet, les banques suisses sont soumises à des exigences particulièrement strictes en matière de fonds propres et de liquidités en raison de leur importance ‘systémique’.
Credit Suisse a été fragilisé depuis la faillite de la société financière britannique Greensill en mars 2021. Depuis, l’action de la banque a plongé de plus de 83% de sa valeur. Les investisseurs sont également inquiets du risque de contagion de la faillite de la banque américaine SVB. Cependant, contrairement à SVB, Credit Suisse est une des 30 banques mondiales auxquelles on n’autorise pas la faillite, ce qui entraîne une réglementation plus ferme afin qu’elles puissent faire face à toutes les difficultés.
La Banque nationale saoudienne, premier actionnaire de Credit Suisse, détient une participation de 9,8% dans la banque helvète. Les Saoudiens sont venus à la rescousse de la banque en novembre en entrant à son capital. Cependant, ils ont exclu un nouveau renflouement pour des raisons réglementaires, ce qui a entraîné une chute vertigineuse de l’action de la banque.
Credit Suisse a lancé un programme de restructuration pour remédier à sa situation actuelle en octobre dernier. Certains actionnaires ont toutefois abandonné le navire. Au début de février de cette année, la banque a publié une perte nette de 7,3 milliards de francs suisses pour l’exercice 2022 et prévoit une autre perte avant impôt considérable pour l’année suivante.
Credit Suisse est donc en train de traverser une période difficile mais tente de se redresser grâce à l’emprunt à la banque centrale suisse et aux opérations de rachat de dette. Les investisseurs suivent attentivement l’évolution de la situation.