LA NOSTALGIE EN PLEIN ESSOR DANS L’INDUSTRIE DU DIVERTISSEMENT
La nostalgie fait depuis longtemps partie intégrante de l’industrie créative, en particulier en ce qui concerne le cinéma et la télévision. Il y a tellement de reboots et de revivals ces jours-ci que l’on pourrait remplir un modeste livre de poche, mais ils ne sont pas tous créés égaux. Et de même, ils ne sont pas annoncés et reçus de manière égale non plus.
UNE MULTITUDE DE PROJETS DE REMAKES DANS LES CARTONS
Plus tôt dans la semaine, Disney a annoncé qu’un remake en live-action de son film d’animation Moana de 2015 était en préparation, avec la vedette Dwayne Johnson de retour. Disney a également récemment annoncé une adaptation en live-action des Aristochats – et ce ne sont que deux des nombreuses adaptations que le studio a prévues. Après le succès de Puss in Boots : The Last Wish, Illumination a enfin confirmé qu’elle travaillait sur un Shrek 5 avec des plans pour ramener le casting original (ainsi qu’un spin-off de l’âne d’Eddie Murphy). Warner Bros. s’y met aussi ; un autre préquel de Game of Thrones est en discussion, de même qu’une série HBO Max pour Harry Potter après que le jeu vidéo Hogwarts Legacy se soit vendu comme des petits pains.
LA RECHERCHE D’UNE NOUVELLE IDENTITÉ
Cela a toujours fait partie du jeu – un reboot ici, un revival là. Demander à l’industrie du divertissement de ne pas puiser dans le puits de la nostalgie est essentiellement une demande impossible, et je sais que je fais partie du problème. Je ne vais pas prétendre que je n’ai pas marqué du temps pour des trucs récents dans cette veine comme Creed 3 ou Scream 6. Mais ce qui aide ces deux exemples particuliers à se démarquer dans mon esprit, c’est leur caractère unique et le fait qu’ils ressemblent d’abord à des vrais films. Même si leurs franchises respectives vont continuer et ont des ancrages dans leur passé, ils sont capables de se tenir debout et d’apporter leur propre énergie spécifique à la table.
UN PROCESSUS DE SELECTION ET D’APPROBATION POURRAIT ËTRE MIS EN PLACE
Cela ne signifie pas que chaque reboot ou revival doit être de haut niveau ou avoir des ambitions au-delà de passer un bon moment, mais cela signifie-t-il que nous ne pouvons pas avoir une sorte de processus d’approbation pour ce qui sort de la porte ? Tout ce qui vient de notre enfance n’était pas génial, et tout ne mérite pas d’être ramené, et Harry Potter en est la preuve. WB peut faire ce qu’il veut, sauf réécrire activement la réalité, mais ce qui a rendu cette franchise si efficace et intéressante a essentiellement vidé après la fin des films originaux. Les films des Animaux fantastiques l’ont clairement montré, et c’était une critique récurrente pour Legacy. Et malgré les meilleurs efforts du studio, on ne peut pas reproduire entièrement le succès de cette série de la manière dont elle a décollé en 1999 (si tant est que ce soit possible), surtout si son créateur toxique doit être à la barre. Retrouver cette magie originale est en train de devenir le point de friction ultime pour l’industrie du divertissement en ce moment. Ce n’est pas une chose facile à réaliser, et il n’y a finalement aucune science dure pour dire ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Cela peut être aussi simple que le fait que certaines choses ont eu leur temps, et que les gens sentent qu’ils ne veulent pas qu’une nouvelle version de quelque chose qu’ils ont aimé arrive et réarrange les meubles, comme nous l’avons vu avec Velma.
VERS UNE NOUVELLE IDENTITÉ ?
Le meilleur moyen de sortir de la zone morte du reboot/revival est de faire un investissement approprié dans des choses qui sont soit totalement nouvelles, soit ont une énergie similaire à ce qui est venu avant. C’est ce qui a rendu les jeux vidéo si intéressants quelques mois après le début de l’année ; des choses comme Hi-Fi Rush et Forspoken me font penser aux anciens jours respectifs de la PS2 et de la PS3 de l’ère des jeux, et la même chose avec Sea of Stars d’août et ses vibrations originales de PlayStation. C’est pourquoi des émissions comme Abbott Elementary et Marvel’s Moon Girl and Devil Dinosaur sont toutes deux très agréables. Est-ce qu’ils s’appuient sur des souvenirs de médias plus anciens qui ont été vécus par le créateur ou le public ? Oui. Est-ce qu’ils ne font que surfer sur cette reconnaissance et s’en tenir là ? Non, ils ne le font pas ! Ils ont l’intention de faire leur propre marque dans le monde, et c’est ce qui les rend formidables: donner à quelque chose de nouveau l’occasion de se développer est préférable à ramener quelque chose de vieux et risquer la chance de l’user jusqu’à la corde. Peut-il y avoir un équilibre entre les retours nostalgiques et le nouveau matériel ? Oui, bien sûr, mais nous n’y sommes pas vraiment. Ce sont principalement les choses plus récentes ou plus récentes qui sont jetées aux oubliettes, parfois avant même de pouvoir sortir de la porte. Je veux que de nouvelles choses prospèrent et soient importantes pour quelqu’un d’autre, je n’ai pas besoin que les choses avec lesquelles j’ai grandi soient forcées dans la mémoire de quelqu’un d’autre. Et plus important encore, il est préférable de laisser certaines franchises partir et rester dans nos mémoires où elles appartiennent ; il est préférable de disparaître avec dignité que de mourir dans la disgrâce.
