Dans une lettre adressée à tous les députés le vendredi 7 avril, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dénoncé « de graves dysfonctionnements » dans le comportement des députés et leur a demandé de respecter les règles de l’hémicycle. Elle a qualifié les premiers mois de la 16ème législature de « triste record » de sanctions pour des comportements inacceptables ou inappropriés et a ajouté que les invectives et les séances chahutées étaient également des problèmes.
La présidente de l’Assemblée a rappelé une série de règles, notamment l’interdiction de brandir des pancartes dans l’hémicycle, après que plusieurs dizaines de députés de gauche aient été rappelés à l’ordre pour avoir brandi des pancartes « 64 ans, c’est non » en chantant La Marseillaise le 16 mars. Elle a également souligné l’interdiction de téléphoner ou d’utiliser tout outil de communication avec l’extérieur, en allusion aux lives du député Ugo Bernalicis sur le réseau social Twitch.
La présidente de l’Assemblée a également annoncé avoir confié une mission à la vice-présidente Naïma Moutchou, également responsable de la délégation à la communication et à la presse, afin de « faire le point » sur les autorisations de tournage et les règles de prise d’images et de son à l’Assemblée, ainsi que sur l’utilisation faite par les députés de divers outils de communication.
Des rappels à l’ordre infligés à des dizaines de députés ont suscité une série de protestations à gauche. Sandrine Rousseau a fustigé sur Twitter que « nous ne sommes pas des gamins à punir, mais des députés qui nous opposent à votre réforme des retraites ». Mathilde Panot, quant à elle, a annoncé dans un tweet et dans un courrier contester ces rappels à l’ordre émis contre les élus de son groupe devant le Conseil d’Etat, et « si nécessaire », devant « la Cour européenne des droits de l’homme ».
D’autres sanctions ont été émises à l’encontre de députés depuis le début de la nouvelle législature, en juin dernier. En novembre, par exemple, le député Grégoire de Fournas (Rassemblement national) avait été sanctionné d’une exclusion de quinze jours de l’hémicycle, après avoir tenu des propos racistes à l’encontre du député Carlos Martens Bilongo (LFI).