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Une lutteuse iranienne sous protection policière au Royaume-Uni après des «menaces»

Une lutteuse iranienne sous protection policière au Royaume-Uni après des «menaces»


La championne de lutte iranienne Melika Balali, désormais en Écosse, bénéficie d’un «plan de protection», a indiqué la police vendredi, après des menaces proférées contre elle, et dont elle accuse les autorités iraniennes d’en être à l’origine. 

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Melika Balali, 22 ans, qui milite ouvertement pour les droits des femmes en Iran depuis son départ du pays il y a un un, accuse le gouvernement iranien d’intimidations et de menaces sur les réseaux sociaux.

«Ils ont essayé de trouver où je vis et avec qui je m’entraine», a-t-elle raconté dans un entretien à la BBC diffusé jeudi.

«Mais grâce à la police écossaise (…), je vis en sécurité, je m’entraine dans un lieu sûr», a-t-elle ajouté. «Ces menaces me rendent plus forte», a-t-elle insisté.

Un porte-parole de la police écossaise a confirmé à l’AFP que la police avait été informée de «menaces en ligne proférées en juillet 2022». «Une enquête a été menée et un plan de protection est en place», a-t-il ajouté.

Interrogée, l’ambassade d’Iran à Londres n’avait pas répondu dans l’immédiat.

Melika Balali, qui a remporté l’or pour l’Écosse aux championnats britanniques de lutte en juin dernier, avait profité de sa victoire pour protester contre le code vestimentaire strict que sont obligées de suivre les femmes en Iran.

Durant la cérémonie de remise des médailles, elle avait brandi une pancarte sur laquelle était écrite «stop au hijab obligatoire» et «j’ai le droit d’être une lutteuse».

C’était deux mois avant les manifestations massives qui ont éclaté en Iran après la mort en détention d’une jeune femme, Mahsa Amini, arrêtée pour n’avoir pas porté correctement son voile.

En guise de solidarité avec les manifestants, Melika Balali, qui a émigré en Écosse en novembre 2021 pour progresser dans sa carrière de sportive, s’est rasé la tête lors d’une récente manifestation à Glasgow.

Balali, qui a elle aussi dû porter un voile depuis l’âge de cinq ans alors qu’elle vivait avec sa famille en Iran, a affirmé que ses proches s’étaient détournés d’elle depuis qu’elle a pris la parole publiquement.

Sa famille l’a aussi longtemps empêchée de pratiquer la lutte parce qu’elle est une femme, a-t-elle raconté à la BBC. 

L’Iran a créé une fédération féminine de lutte en 2018 même si les athlètes doivent porter une combinaison qui couvre leurs cheveux.

«La première fois que j’ai porté un débardeur à Manchester, ma famille a arrêté de me parler. Ils ont estimé que je les avais couverts de honte», témoigne-t-elle, en référence à l’habit traditionnel porté par les lutteurs et lutteuses.

«Mais quand je porte un débardeur, je me sens libre. Pas parce que je suis libre de faire de la lutte, pas parce que je ne porte pas trois couches de vêtements, mais parce que je suis libre de penser, de construire quelque chose pour moi», insiste-t-elle.

Elle espère bientôt pouvoir représenter le Royaume-Uni dans des compétitions internationales.



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