Greenly, spécialiste de la mesure de l’empreinte carbone des entreprises, s’est penché sur le cas de Twitter. Le réseau social — qui n’en finit plus de faire la une depuis son rachat par Elon Musk — émettrait chaque année l’équivalent CO2 de 4685 vols entre Paris et New York, soit environ 8500 tonnes de CO2e.
Un calcul réalisé sur la base des 867 millions de tweets envoyés par jour et sur le chiffre moyen de 0,26 g de CO2e émis par tweet (statistique interne confirmée par plusieurs experts du climat). Est prise en compte l’énergie consommée par l’appareil utilisé pour créer le tweet, le stockage et la réplication du message sur les datacenters de la plateforme, sa diffusion via les réseaux ou encore le traitement des requêtes serveurs pour l’affichage.
Principale source de pollution : l’énergie consommée par les datacenters de Twitter installés dans des pays où le mix énergétique est encore grandement dépendant des énergies fossiles.
Barack Obama devant Elon Musk
Bien sûr, tous les tweetos n’ont pas le même bilan carbone. Ce sont ceux qui jouissent des plus importantes communautés d’abonnés (followers) qui sont les plus gros pollueurs. Et pour cause, dès qu’ils twittent, leurs messages sont propulsés sur les flux d’un maximum d’usagers.
Greenly s’est ainsi amusé à générer un top 10 des plus gros pollueurs de la plateforme. On retrouve sur le podium Barack Obama (133 millions d’abonnés et 3,2 tonnes de CO2e par an), Elon Musk (118 millions d’abonnés et 2,8 tonnes de CO2e) et Justin Bieber (113 millions d’abonnés et 2,7 tonnes de CO2e). Suivent des artistes telles que Katy Perry, Taylor Swift, Rihanna et Lady Gaga, ou encore le footballeur Cristiano Ronaldo.
Petite mise en contexte toutefois, les 3,2 tonnes d’équivalent CO2 générées par Barack Obama représentent 1,8 aller-retour Paris-New York. Inutile de dire que toutes ces personnalités émettent bien plus de CO2e chaque année via d’innombrables autres actions que leurs messages sur les réseaux sociaux, tant leur train de vie peut être polluant. Reste que l’activité Twitter de ces dix comptes représente 22,5 tonnes de CO2e par an, soit 0,26 % du total des émissions de la plateforme.
Et Tommy Catherine, expert du Carbon Institute lancé par Greenly, de préciser : « Les émissions carbone de Twitter risquent de monter en flèche », évoquant le projet de super-app d’Elon Musk et sa volonté d’augmenter significativement le trafic lié aux photos et aux vidéos. À moins que la montée en charge de Twitter se fasse en parallèle d’une forte décarbonation de l’énergie utilisée par ses datacenters. Un point sur lequel la plateforme a de la marge, elle qui n’utilise à ce jour que 10 % d’énergies renouvelables.