Simonetta Sommaruga quittera le Conseil fédéral fin décembre. Son parti, le Parti socialiste, présentera un ticket avec deux candidates au Parlement. Celles-ci pourront provenir de toutes les régions du pays. « Une surreprésentation des minorités n’est pas forcément dramatique », estime le président du groupe parlementaire socialiste Roger Nordmann.
L’Assemblée fédérale désignera la ou le sucesseur(e) de Simonetta Sommaruga le 7 décembre, en même temps que la ou le remplaçant(e) d’Ueli Maurer. En dépit de la surprise de l’annonce et des circonstances, il s’agit d’une « bonne opération » pour le Parti socialiste (PS), selon l’historien Olivier Meuwly. Le PS pourra ainsi « bétonner » son deuxième siège au gouvernement à un an des élections fédérales. Il est en effet inhabituel qu’un conseiller fédéral en place ne soit pas réélu par le Parlement.
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En toute logique, une femme alémanique devrait succéder à Simonetta Sommaruga. Le PS souhaite en effet présenter au Parlement un ticket avec deux candidates. « Comme le PS dispose de deux sièges, il doit être représenté par un homme et une femme. Il faut être représentatif de la population. Il était inconcevable de présenter deux hommes », argumente le président du groupe parlementaire socialiste Roger Nordmann, jeudi dans La Matinale de la RTS.
Et d’ajouter, comme il l’avait dit au 19h30 la veille: « Comme Alain Berset va encore rester un bon moment, nous aurions eu pendant plusieurs années deux hommes au Conseil fédéral. »
Surreprésentation romande « pas dramatique »
En revanche, les candidatures sont ouvertes à toutes les régions linguistiques. Plusieurs élus socialistes confient à la RTS avoir été surpris par cette option. Depuis son accession au Conseil fédéral en 1943, le PS a toujours compté au moins un élu alémanique au sein du gouvernement.
A la question de savoir si une majorité latine au Conseil fédéral se justifie, Roger Nordmann déclare qu’il appartient au groupe parlementaire socialiste, puis à l’Assemblée fédérale, d’en décider. « Ce n’est pas impossible, déclare-t-il. Une surreprésentation des minorités n’est pas forcément dramatique. »
« Au sein du PS, les Suisses allemands ne seraient pas choqués, ont-ils dit. Ce qui compte pour nous, c’est d’avoir quelqu’un de capable qui représente nos valeurs. » Cependant, la NZZ rappelle jeudi que la population suisse est à 61% germanophone et qu’il ne faut pas l’oublier.
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« Beaucoup de candidates »
Roger Nordmann estime qu’il y a « beaucoup de candidates » au sein du PS. Le président du groupe parlementaire n’est donc pas stressé par la succession, mais par le calendrier. « Le PS devra absolument avoir désigné ses candidates le 26 novembre pour que les autres partis puissent les auditionner. Tout est minuté », indique-t-il.
Plusieurs candidates potentielles cochent toutes les cases, notamment deux jeunes conseillères nationales. Le nom qui revient le plus souvent est celui de Flavia Wasserfallen, 43 ans. Beaucoup sous la Coupole fédérale la décrivent comme charismatique, rassembleuse et apte au compromis. Certaines voix évoquent aussi Nadine Masshardt, 38 ans, qui est très active sur les questions de l’énergie et de l’environnement. Elles partent toutefois avec un léger désavantage: elles sont Bernoises comme le favori pour le siège UDC Albert Rösti.
Le PS pourrait également miser sur l’expérience avec la conseillère aux Etats Eva Herzog, ancienne conseillère d’Etat. Elle permettrait à Bâle-Ville de retrouver enfin le gouvernement fédéral après un demi-siècle d’absence. La Zurichoise Jacqueline Fehr, 59 ans, est également citée. Elle a été vice-présidente du parti et a siégé durant dix-sept ans aux Chambres fédérales. « Siéger au Parlement est un avantage, mais on peut avoir été à Berne et siéger dans un exécutif cantonal », considère Roger Nordmann.
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Sujet radio et propos recueillis: Julien Bangerter, Valérie Hauert et David Berger
