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GenèvePremière journée de grève pour les maçons «en colère»
Plus d’un millier d’ouvriers ont manifesté pour leurs conditions de travail. Le patronat évoque un débrayage «illicite».
Des journées jusqu’à douze heures de travail en été, avec des vacances à prendre plutôt en hiver: c’est ce que craignent notamment les ouvriers du gros œuvre et les syndicats dans le cadre des négociations pour une nouvelle convention collective dans le secteur. L’actuelle arrive à échéance à la fin de l’année.
Environ 1300 manifestants, d’après les forces de l’ordre, se sont réunis lundi contre les «attaques très fortes» des patrons. Slogans au porte-voix en français comme en portugais, sifflets, pétards et musique à fond ont rythmé le défilé dans les rues, qui s’est par ailleurs déroulé dans le calme.
«Déjà trop de flexibilité»
«Les maçons sont en colère, a exposé Nico Lutz, responsable chez Unia. Les patrons veulent plus de flexibilité alors que maintenant il y en a déjà trop, notamment en été.» Une hausse de salaire est également réclamée. «La branche va très bien, et la vie devient plus chère, poursuit le syndicaliste. Les maçons font un énorme travail, ils méritent une augmentation digne de ce nom.»
Christian, maçon depuis dix ans, exclut de ne pas prendre congé l’été: «Ma fille a ses vacances, et c’est là que les gens ont envie de les prendre. On a déjà des conditions pénibles, ce n’est pas acceptable.» José, grutier depuis vingt ans, rappelle que les maçons «ont aussi une vie» et qu’ils sont «déterminés à lutter».
La mobilisation des ouvriers genevois se poursuit mardi à Lausanne avec leurs collègues romands.
Grève «fiasco» pour le patronat