La Première ministre française Élisabeth Borne a estimé lundi, après avoir rencontré le président algérien Abdelmajid Tebboune à Alger, que les deux pays ont « avancé » vers « un partenariat renouvelé, inscrit dans la durée » à l’occasion de sa visite, accompagnée d’une quinzaine de ministres.
De quoi consolider les bases d’une nouvelle relation. La Première ministre française Élisabeth Borne a dressé un bilan positif lundi 10 octobre de son voyage de deux jours en Algérie et premier déplacement à l’étranger, qui a permis, selon elle, aux deux pays d’avancer vers « un partenariat renouvelé, inscrit dans la durée ».
La cheffe du gouvernement s’est réjouie de progrès dans le rapprochement bilatéral, accomplis en particulier lors d’une réunion dimanche du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), la première depuis 2017.
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« J’ai le sentiment que, ensemble, nous avons avancé et que ce CIHN nous a permis de poser les fondements d’un partenariat renouvelé, inscrit dans la durée et qui profitera à nos jeunesses », a déclaré aux médias Élisabeth Borne.
Le CIHN, auquel participaient une quinzaine de ministres de chaque pays, a débouché sur la signature de 12 accords de coopération industrielle, technologique, éducative et culturelle, dont une majorité toutefois de déclarations d’intention.
« Nouvelle dynamique »
Lundi, Élisabeth Borne et son homologue Aïmene Benabderrahmane ont inauguré un Forum d’affaires franco-algérien afin d’impulser « une nouvelle dynamique » dans les échanges économiques entre les deux pays.
Souhaitant des partenariats basés sur la « complémentarité », le Premier ministre algérien a souligné qu’Alger doit « diversifier » son économie, « sortir de la dépendance aux hydrocarbures et attirer des investissements étrangers ».
Il a cité l’agriculture, la production de médicaments, les énergies renouvelables et les infrastructures comme offrant des opportunités aux entreprises françaises dans un contexte d’assouplissement récent de la stricte législation algérienne sur les investissements étrangers.
Le Forum, qui se tient jusqu’à mardi, est organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie et Business France, structure publique chargée des investissements internationaux, qui a fait venir 70 entreprises françaises.
La France, « premier investisseur en Algérie, hors hydrocarbures », et ses entreprises sont « prêtes à participer à la diversification » algérienne, a assuré Élisabeth Borne, appelant à s’appuyer sur les jeunes des deux pays qui « ont envie d’agir et foisonnent d’idées ».
Le vice-président du patronat français (Medef), Fabrice Le Saché, a salué le rôle du président Emmanuel Macron, venu rencontrer le chef de l’État algérien Abdelmajid Tebboune fin août pour relancer les relations bilatérales, après des mois de brouille. « Il a suscité une ambiance et l’ambiance, ça compte » pour les affaires, a-t-il déclaré à l’AFP.
Partenaires commerciaux de premier plan
L’Algérie est le deuxième partenaire commercial de la France en Afrique. Selon les douanes algériennes en 2020, la France est le deuxième fournisseur du pays après la Chine, et son deuxième client juste derrière l’Italie.
Paris est aussi le deuxième investisseur en Algérie, selon le FMI, avec 500 entreprises implantées dans le pays, qui représentent 40 000 emplois directs.
La question du gaz n’était pas au menu mais Élisabeth Borne a déjà dit vouloir « continuer d’avancer » avec l’Algérie pour accroître ses capacités de production.
La délégation française comptait un seul grand groupe, Sanofi, qui a un projet d’usine à insuline. Quatre PME y étaient aussi représentées : Générale Énergie (recyclage), Infinite Orbits (microsatellite), Neo-Eco (déchets) et Avril (agroalimentaire).
Selon Élisabeth Borne qui a déjeuné avec le président Tebboune avant de regagner Paris, la coopération entre les deux pays va se poursuivre à travers « des visites et échanges réguliers aux niveaux économique, politique et technique ».
« Échanges intenses » sur les visas
Pour la Première ministre française, ce partenariat « renforcé » s’axe sur trois piliers : l’économie, la mobilité et les visas, et la jeunesse. Côté algérien, le Premier ministre a salué une « grande convergence (…) sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun ».
À son arrivée dimanche, Élisabeth Borne avait déposé une gerbe au monument des Martyrs, haut lieu de la mémoire algérienne de la guerre d’indépendance (1954-1962) face à la France, ainsi qu’au cimetière algérois Saint-Eugène, où reposent nombre de Français nés en Algérie.
À cet égard, la composition de la commission d’historiens des deux rives, qui doivent examiner les archives des deux pays, n’est qu’une « affaire de quelques jours », a-t-elle dit.
Sur l’autre question délicate des visas divisés par deux par Paris à l’automne 2021, Élisabeth Borne a fait état « d’échanges intenses » entre le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et son homologue algérien, se disant « confiante qu’ils déboucheront rapidement ».
Avec AFP