« GAME OF THRONES » À ETOUDI (3/3). « J’ignore si Paul Biya aime gouverner, mais c’est un maître dans le jeu politique, analyse un intime d’Etoudi. Il maintient plusieurs clans autour de lui, leur donnant et leur retirant des prérogatives, et s’assurant qu’aucun ne puisse se dire tout-puissant. » La « toute-puissance » de Ferdinand Ngoh Ngoh est-elle dès lors un mirage ?
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Le secrétaire général se heurte en tout cas à un pôle familial représenté, à Etoudi, par Samuel Mvondo Ayolo, Franck Biya, fils et conseiller du président (qui dispose d’un bureau au Palais et compte plusieurs fidèles au gouvernement, à la Santé, à l’Économie ou à l’Agriculture), et Pierre Meba, frère cadet du chef de l’État. « Quant à Joseph Fouda, il est plus proche de ce clan dit du Sud qu’il ne l’est de celui qui fait bloc autour de Chantal Biya et de Ferdinand Ngoh Ngoh », poursuit notre interlocuteur.
« La technique de Biya, c’est d’entretenir un climat de méfiance », résume un diplomate à Yaoundé. Un domaine illustre ce jeu du président : le renseignement. Placées sous la supervision du secrétariat général de Ferdinand Ngoh Ngoh, la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE) de Léopold Maxime Eko Eko, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) de Martin Mbarga Nguelé et de son inévitable second Dominique Baya, et la Sécurité militaire (Semil) d’Émile Bamkoui sont tenues d’envoyer, chaque jour ou chaque semaine, un bulletin aidant le président à prendre le pouls de l’armée et de la population. Seulement, là aussi, les clans ont fait leur œuvre.